Aventure de Sérû

[Suite de Arrivée au Ruban Rouge : Arrivée de Sérû]

Les portes externes s'ouvrirent et la rampe se déploya ; les soldats se tenaient en joue, prêts à tirer. Dans le sas se tenait Eco, droit et inexpressif. Balayant le groupe du regard, il descendit ensuite lentement et s'arrêta. Un officier s'approcha et lui demanda des explications.
- Unité Eco-19, dit-il d'une voix monotone, retour de mission. Au rapport.
Déconcerté, le gradé envoya un chercher un supérieur responsable des cyborgs ; quelques minutes après, un cortège de quatre individus (dont deux scientifiques) arrivèrent. Ils posèrent plusieurs questions à Eco, qui répondait automatiquement.
- Pourquoi es-tu revenu ? demanda sournoisement l'un des techniciens.
- Mission terminée, lanca Eco. Retour pour débriefing.
- Où sont les autres androids ? ajouta l'autre expert.
- Détruits lors de la mission.
- Et la cible ?
- Eliminée lors de la mission.
Ils se concertèrent un moment, certains arranguant des théories farfelues sur ces événements. Ils analysèrent le cyborg avec un étrange appareil, mais il n'y eut aucune réaction.
- Que s'est-il passé en détail ? questionnèrent les militaires. Et où est ta ... ton équipier ?
- Nim-34 désactivée par la cible, unité mécanique autodétruite ayant éliminé la cible. Mon programme m'a enjoint de trouver un véhicule proche pour rentrer après ma maintenance.
Ce détail laissa les scientifiques désemparés ; mais comme cela les arrangait, ils ne posèrent pas de questions. Le vaisseau fut vite observé puis les gradés disparurent aussi vite qu'ils étaient venus, se congratulant d'avoir fait efficacement "réviser" un android défectueux. Puis un ordre d'escorte fut donné afin d'emmener Eco au laboratoire pour des analyses plus poussées.

Le hangar était plongé dans une semi obscurité ; je sorti furtivement du sas et passai sous le vaisseau. Nim me rejoignit, anxieuse pour son frère.
- T'inquiète ça ira, lui dis-je. Il joue parfaitement la comédie. Et puis s'ils ont des doutes, c'est pour moi ; toi, tu es notre vrai surprise ...
- Mouais, mais c'est pas rassurant. Y'a un truc de différent.
- Ce qui m'inquiète, c'est ces étranges appareils ; on dirait des détecteurs saiyens mais en plus gros. C'est pour les cyborgs ? On va devoir les suivre d'assez loin alors ...
Observant soigneusement les gardes qui passaient, nous atteignîmes bientôt une porte de sortie vers les acsenseurs. A ma grande surprise, je reconnaissai certains couloirs, mais d'autres avaient subis des aménagements récents. Plus d'une fois je dus utiliser mon dard pour court-circuiter des portes ; cette progression lente rendait l''exploration difficile. Après un moment de déplacement à travers les étages, nous arrivâmes enfin aux complexes de recherches.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? fis-je perdu.
- C'est pas ici ? demanda Nim. Je croyais que ...
Les labos étaient vides ; la partie détruite avec Astéras n'avait pas été réparée et les pieces restantes avaient été déplacées. Eco était donc dans un nouvel emplacement scientifique. Nous fîmes volte-face, retournant vers les ascenseurs.
*Mais merde, on voyait rien d'au dehors ! Où sont-ils passés ?*
Mais alors qu'on arrivait aux tubes, un groupe sorti soudain des compartiments vides : des soldats et autres guerriers nous barraient la route.

Il y avait environ une dizaine de soldats et guerriers en tout genre ; ceux armés nous visèrent sans attendre et les autres se mirent à sourire bêtement. Une chose me frappa immédiatement : ces types semblaient plutôt amochés, leurs combinaisons abîmées et ils avaient beaucoup de marques. Faisant fi des détails, Nim se mis en position de combat ; je mis une main sur son épaule et lui fis signe de reculer, en même temps que nos adversaires avancaient en grognant.
- Ces types n'ont pas l'air normaux, dis-je. Il faut se méfier, je pense qu'ils ont subi des expériences ...
- Alors on fait quoi ? demanda-t-elle. De toute façon, on s'en sortira pas sans combattre.
- Mouais, néanmoins faisons preuve de prudence. Leur comportement ne sera pas habituel.
La moitié du groupe se jeta sur sur nous sans prévenir ; placant mes mains en avant, je lancai une salve de kikohas. La fumée rempli tout le couloir, puis lorsqu'elle se dissipa, quatre étaient morts ; trois autres gisaient blessés. Mais malgré les blessures, ils se relevèrent, insensibles à la douleur. Les trais déformés me rappelèrent nettement les implants de Dark.
*Mais cela ne devait pas être au point ; ou bien ils n'ont pas supporté le traitement.*
Ils bondirent mais leur corps mutilés ne firent pas le poids ; je fus obligé de les achever pour qu'ils se taisent.
- Bon, dit Nim en avancant vers les ascenseurs. On doit pas rester, il faut retrouver Eco.
- Ouais, encore faudrait-il savoir où ils ont pu aller. J'étais pourtant sûr qu'ils étaient passés par ici ...
En passant près des corps, j'en dénombrai sept. Aussitôt je bondis en avant ; trop tard : l'un des derniers avait frappé Nim, qui fut prise de convulsion alors qu'un étrange éclair bleu l'entourait. Je pris son assaillant par le cou et l'envoyait sur le deuxième laron sorti derrière moi. Enfin je bloquai les poignets du troisième ; un léger picotement survint dans mes mains.
- Je vois, murmurai-je. Pour mieux éliminer les Cyborgs ...
Ma queue passa par au-dessus et mon dard se planta dans son dos ; je le resorti d'un coup sec et le monstre s'écroula. Les deux autres déjà relevés sautèrent de concert.
- Makkankosappo !
Ils chutèrent au sol de même ; cette fois, tous étaient morts. Je me baissai et pris Nim dans mes bras.
- C'est comme avec Astéras ; sauf que là, je peux rien faire.
Dans le silence, des cris éloignés montèrent ; ces créatures se déplacaient dans les ruines, à travers les étages.

Seul je ne pouvais pas les affronter et protéger Nim. Je forcai alors une porte avec ma queue ; je laissai tomber Nim dans la cage d'ascenseur et fis volte-face. Concentrant mon énergie, je passai en SSJ. Mon niveau monta encore, de petits éclairs jaunes parcourant l'aura bruissonnante.
- Kaméhamé ... Ha !
La vague déferlente parti tout droit ; lachant soudain le rayon, arrivé en bout de course, je fis rapidement un saut en arrière et fermai la double-porte. L'explosion fit trembler la structure ; en descendant je vis les portes rougirent sous la déflagration. Puis le grondement cessa et je me posai à côté de Nim qui reprenait connaissance en se frottant la tête.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-elle.
- Ils ont un truc pour immobiliser les cyborgs, alors j'ai dû improviser un peu.
En l'aidant à se relever, je vis que les trois derniers mètres de la descente étaient neufs ; comme si on avait creusé un nouvel étage. Une fois Nim sur pieds, je forcai la porte opposée : nous débouchâmes dans un couloir sombre. Ici il y avait encore pas mal de caisses de transport et autre matériel.
- Ce doit être des restes des labos qu'ils ont laissé ; donc ils sont bien de ce côté là.
- Eco est pas loin je pense, mais pourquoi ont-ils donc tout déménagé ?
- Peut-être qu'ils tentent de fuir ; n'ayant pas réussi leur invasion, ils projettent sans doute d'attaquer la Terre.
- Mais avec quoi ? remarqua la jeune fille. Si les androids sont inefficaces ...
- Ils vont tout ramener sur Dark ; et augmenter leur puissance.
Nous continuâmes notre avancée jusqu'à tomber sur un étrange spectacle : un dock immense, creusé tout du long. Là se trouvaient deux transports de grande capacité. Il y avait encore des traces de travaux récents ; mais en dessous, seul un étrange bouclier "fermait" le hangar spatial.
*Ainsi ils ont mis un hologramme géant pour le cammoufler ...*
Je revis notre arrivée, avec cette étrange formation rocheuse sous les pistes militaires et à l'opposée des docks. Mon hypothèse était donc juste, cepandant ils ne devaient pas réussir à rejoindre Dark. Je descendis de la passerelle d'arrivée avec Nim et nous nous cachâmes derrière des containers.
- Regarde ! étouffa la jeune femme en me prenant le bras.
Eco était sanglé sur une table d'opération pour androids, inconscient ; à côté se tenait un darkien (4è forme) donnant des ordre aux soldats.

La présence sentie quelques temps plus tôt sur Terre était bien la sienne ; au 4è stade de sa transformation, il avait un aspect assez effrayant, avec une couleur d'un violet profond, presque noir. Son crâne, ses avant-bras et ses tibias étaient ornés de plaques rigides d'un gris mat, contrastant avec les saillies rouge sang qui passaient sur son visage, son torse et ses épaules. Des pupilles noirs entourées de blanc devaient terrifier ses ennemis comme ses subalternes.
- Il faut sortir Eco d'ici, ajouta Nim. Ils l'ont sûrement paralysé.
- Je sais mais avec ce gus, le plan va pas être facile. Ils se doutaient sûrement de ...
Le darkien lanca un regard en biais, à peine visible ; je distinguais un sourire sadique. Tout se passa très vite : il fit volte-face en même temps que des soldats prenaient position en demi-cercle autour de lui ; d'une tappe franche, je repoussai Nim tout en me jettant sur le côté. Les boules de feu lancées juste avant s'écrasèrent entre nous, les explosions faisant éclater des containers plus ou moins vide et firent même tomber un bout de la passerelle supérieure. Je me relevai indemne ; à quelques mètres, je vis Nim toujours cachée derrière un coffre intact ; l'attaque n'était qu'un avertissement. Sortant de la fumée, je fis quelques pas vers le groupe qui me visait. Maitenant de face, le darkien me toisait avec dédain.
*Au moins Nim est encore à couvert ; mais comment a-t-il fait pour nous repérer ?*
Je m'arrêtai à bonne distance. Sa voix sembla venir d'outre-tombe.
- Regardez ce que nous avons là, un cyborg errant ... Etrange qu'un tel spécimen nous ai échappé.
- Salut les gars, je cherche un pare-choc pour une Chevrolet 77 !
Les guerriers s'élancèrent, aussi je me téléportai au milieu du groupe, montant ma puissance juste en dessous du SSJ. La surprise fut de taille : cinq des six soldats partirent dans le décor ; le darkien tenta un coup ridicule que je bloquai puis lui envoyai un puissant coup de poing. Même les autres soldats qui finissaient les travaux s'arrêtèrent. Reprenant position, le monstre sourit.
- Impressionnant, dit-il. Je ne pensais pas que ta force était à ce niveau.
*J'y suis : c'est Nim qu'ils ont détécté avec leurs machines. Il ne sait pas ce que je suis vraiment.*

Cessant de sourire bêtement, il bondit sur moi ; sa force avait augmenté. Aussi passai-je en SSJ et l'aura jaune se mela aux rayonnements lumineux du général de Dark. Un enchainement à la fois puissant et rapide, d'autant que nous étions dans un espace réduit. Les bruits des impacts résonnaient ; enfin avec un coup de genou puis de pied, le darkien s'écrasa sur les restes de la passerelle dégommée. Lui foncant dessus, il n'eût le temps que de se relever et de parer mon coup ; un équilibre se mit en place, nos mains prises les unes avec les autres.
- Je ne laisserait pas un maudit android esclave me ridiculiser ! vociféra-t-il.
- Y'a erreur sur la comète : je suis issu du projet Cell.
Il parut surpris et encore plus lorsqu'un brouhara et des cris s'élevèrent d'entre les cargos suite à des détonations. Nous tournâmes la tête pour voir des soldats terriens et extra-terrestres s'attaquer à ceux du RR : sortant des soutes ou des couloirs, ils avaient pris les fuyards en embuscade.
- Non ! hurla le darkien. Protégez la cargaison !
Profitant de son relachement, je lui assénai plusieurs coups et l'envoyai contre le mur ; sonné, il aperçu Nim derrière un bloc, cherchant une ouverture pour atteindre son frère. En effet Eco était toujours attaché, à peine conscient, au milieu du chaos de la bataille. Ne laissant aucun répis au monstre qui avait compris la supercherie, je le saisis à la gorge. Il se défendit et un court échange nous mena à quelques mètres du sol ; mais incapable de se battre correctement et de surveiller son armée, je pus l'attrapper par derrière, bloquant son cou avec un bras. Puis une vague de kikohas pleine puissance et je réussi à le projeter au moins jusqu'à la cage d'ascenseur.
- Ca l'occupera un moment, dis-je enfin pour me calmer. Maintenant les soldats, ajoutai-je en me posant.
Je couru vers les portes de chargement, où la bataille faisait rage ; en passant je vis Nim désangler Eco. En quelques coups, les terriens prirent l'avantage sur le Ruban Rouge. Beaucoup de couards s'enfuirent, d'autres entrèrent des les vaisseaux, poursuivis par des escouades ; un commandant de la Terre me fit signe, auquel je répondis, puis il envoya des grenadiers se placer pour faire exploser les vaisseaux.
*On peut dire que cette escarmouche tombe à pic : c'est pour ça que le darkien était attentif ...*
Les laissant gérer les rares conflits restant, Nim m'appela et je retournai en arrière, vers la porte pour l'aider.

Elle essayait de relever son frère, dont les mouvements étaient saccadés ; il semblait à bout de force. Je vins l'aider à mon tour, le laissant prendre appui sur mon bras. Il tituba, incapable de se tenir debout seul.
- Sérû ... murmura-t-il.
- Laisse, Eco, tu dois te reposer. Je n'aurais pas dû te laisser seul ; tu avais raison : ils se méfiaient.
Nous avançâmes de quelques mètres vers les transports.
- Nous ... n'avions pas ... d'autre choix ... ajouta-t-il. Mais ils n'ont pas ... réussi à me désactiver ...
- Eco, souffla Nim dans un sanglot, tu dois te reposer.
- Elle a raison, tu n'es plus en état de combattre ; laisse moi régler ça.
Nous avions enfin atteint les portes latérales ; une faible sirène retentie, avertissant le départ imminent des vaisseaux. Tandis que je me dirigeai vers celui de droite, Eco m'agrippa le bras.
- Ils ont pris ... mes réserves ! gémit-il de douleur. Bientôt ... je n'aurai plus d'énergie ...
- On trouvera une solution, lui dis-je en le redressant.
Nim tenait les portes ouvertes ; à cet instant je ressenti une énergie énorme croître d'un coup. La force fut si rapide que j'eûs à peine le temps de jeter le cyborg plus loin : une vague déferlente s'abattie sur le sol juste à côté de moi. La déflagration m'engloba et l'explosion parcourue le hangar jusqu'en haut, passant sur les boucliers des vaisseaux (bien que le coque fut partiellement brûlée). Une odeur de métal calcinée s'éleva avec la fumée noire ; les lampes les plus proches ayant éclatée, les docks étaient plongés dans une semi obscurité.
*Merde, qu'est-ce qu'il s'est passé ? J'ai manqué de vigilance ...*
Il me fallut un moment pour reprendre mes esprit ; la douleur remonta jusqu'à mon cerveau : le darkien ne m'avait pas loupé. Je sentai peu à peu les présences réapparaître ainsi que le monstre qui avançait lentement à tarvers le rideau de poussière. Me redresser fut pénible puis mon corps se régénéra progressivement ; en un instant je fus rétabli, bien que mes réserves d'énergie aient diminué. Cherchant mes compagnons du regard, je senti soudain l'alien me sauter dessus.
- Comment trouves-tu mon rayon de lumière ? rugit-il en bondissant.
- Digne d'un lâche ! répliquai-je en m'envolant à mon tour.
Il fut surpris de me voir indemne ; je pivotai sur moi-même et d'un puissant coup de pied dans les côtes, je l'envoyai à travers la porte du vaisseau sur la droite. Il y eût un long bruit de parois qui cassent. Je me posai et vis alors un filet de sang provenant de la porte.

Mon angoisse vira à l'horreur au bout de quelques pas : faiblement éclairée par le couloir du cargo, Nim gisait au sol, mortellement touchée ; les blessures étaient nombreuses, dont des brûlures graves et des plaies ouvertes. Passé ma tétanisation, je me précipitai vers elle.
- Nim ! lancai-je, incapable de la toucher.
Sa force n'était plus, seuls les battements de son coeur attestaient qu'elle vivait encore. Eco avait pu se relever et se précipita aussi vite que possible ; respirant difficilement, il s'agenouilla.
- Nim, murmura-t-il. Ne meurt pas ... pas maintenant ...
- On doit la sortir de là ! lancai-je. Faut pas perdre une minute.
Passant sur la flaque de sang, je pris le corps de la jeune fille, Eco se redressa comme il pu ; dans le cargo, des bruits signalaient l'approche du darkien au gré des rencontres avec les soldats.
- Sauve ma soeur, dit Eco gravement. Tu es sa seule chance ...
- Elle a des senzus sur elle, tu peux aussi ...
- Non ! coupa-t-il en se tournant. Mon énergie ... est presque vide. Je suis ... condamné ...
D'un kiaï, il me propulsa en arrière, dans le cargo de gauche ; puis il entra dans le premier et ferma les portes. Le vaisseau vibra et descendit en même temps que l'holograme géant s'éteignit. Toujours assis au sol, Nim dans les bras, je vis médusé les portes devant moi se fermer aussi et amorcer le départ.
*Non, Eco ! Mais qu'est-ce que tu fous ?*
Le commandant terrien croisé plus tôt arriva dans la coursive ; le deuxième transport était à nous. Mais le premier résistait farouchement, à cause du général de Dark. Celui-ci ne ferait rien sauter cependant aucun soldat ne pouvait l'abattre. Réfléchissant vite, à cause de Nim et de mon adversaire, j'enjoignis au capitaine d'évacuer ses hommes du transport ; puis je le fis mettre celui où nous étions en auto-pilote afin de suivre celui d'Eco.
- On capte une transmission, me dit-il en écoutant une radio. Le cyborg dans l'autre vaisseau : il refuse de sortir. Toutes les capsules ont été lancées, ajouta-t-il en désignant les petites boules qui fonçaient vers la Terre.
- Mais qu'est-ce qu'il a en tête ? grincai-je en regardant par la grande baie vitrée.
- Il a dit qu'il peut tout faire sauter, même si il n'y a pas assez de charges, continua l'officier. Il vient de couper les systèmes de communication.
Plus loin, alors que l'on s'éloignait de la station du Ruban Rouge, les lumières du tranport faiblirent ; ses moteurs stoppèrent et il ne fut bientôt lancé que par sa propre masse.
- J'y suis : il a un mécanisme d'autodestruction ! m'exclamai-je. Eco, non !
Je ne percevais pas sa force à travers le vide de l'espace. Soudain des éclats de lumière aggrémentairent les parois du vaisseau ; puis ce fut une explosion formidable et sans bruit, qui scinda le cargo en deux, vaporisant le centre de l'appareil.

Je restai là, immobile, à regarder l'épave spatiale. Les deux morceaux restants dérivaient dans l'espace ; les dernières sections du cargo brûlaient encore et les débris flottaient tout autour. Au centre, il ne restait plus que la superstructure de l'appareil : un petit être, sombre comme le vide, reprenait connaissance.
- Il a survécu, dis-je sans étonnement.
- Alors il va venir ici, fit le commandant. Ce vaisseau n'est pas armé, nous ne pourrons rien faire ...
- Mais moi si, ajoutai-je. Si je reste seul.
Je lui enjoins alors d'évacuer le reste de ses soldats, comme il l'avait fait pour l'autre ; observant par la vitre, je vis le darkien remuer et regarder autour de lui. Il fixa alors notre cargo et rugit. Etrangement j'avais l'impression de l'entendre.
*C'est un cri psychique ; les darkiens doivent communiquer comme ça dans l'espace.*
Je pris alors la direction des capsules. Arrivé dans le couloir, je vis une cloison fermée ; après l'avoir défoncée, je découvris trois capsules saiyenne : elles étaient sans doute réservées aux gradés. Lorsque tous les soldats terriens furent partis, le commandant fit de même. Au loin, je senti la force du monstre grimper : il augmentait sa puissance au maximum.
- Peut-être a-t-il lui aussi un implant, dis-je à moi-même. Faut se manier !
Je déposais Nim dans l'une des capsules ; son état était critique. Cherchant dans ses vêtements brûlés, je trouvai enfin les haricots. Un des trois avaient également grillé, mais deux seraient suffisants. Je forcai Nim, inconsciente, à en avaler un ; son niveau d'énergie remonta. Puis je lui placai les systèmes de survie, plongeant l'habitacle dans une faible lumière orangée ; je coupai le dernier haricot et placai une moitié dans la main de la jeune fille. Puis j'activai les commandes.
- Natalie, dis-je à l'enregistreur, c'est Sérû. Cette fille est un cyborg échappé du RR, elle est gravement blessée ; je lui ai donné un senzu et il lui en reste une moitié. Mais je ne peux plus m'en occuper, j'ai une bataille à faire et une guerre à rejoindre : soigne la, s'il-te-plait. Je reviendrai, je te le promets.
Je coupai le message et indiquai la destination ; le symbole d'auto-pilote s'afficha puis la capsule se ferma ; le tube s'ouvrit, et lorsque la sphère commenca à descendre, il me sembla voir Nim ouvrir les yeux un court instant. Enfin elle fut hapée par l'espace ; je senti alors une obscure puissance grandir.

Je rejoignis le poste de pilotage.
- Je détruirai le cargo plus tard, dis-je à mi-voix. Maintenant, c'est l'heure de la revanche.
Je pris le demi haricot : l'effet fut immédiat. Laissant la puissance du SSJ m'envahir, je fis sauter le cockpit ; je fus alors emporté dans le vide. Cette fois-ci l'adaptation fut bien plus rapide ; de plus, j'étais sous la lumière du soleil. Ainsi je compris que dans le vide stellaire je puisais mon énergie vitale des rayonnements émis par l'astre.
*Une des particularités héritée de Dark.*
Passant par au-dessus, je me posai sans bruit sur la carlingue ; plus loin, le général darkien achevait sa concentration : ses muscles étaient devenus beaucoup plus gros et les bandes rouges s'étaient alongée sur une grande partie des ses bras, son dos et son torse. Il me vit seul sur les restes du RR ; il émit un autre rugissement mental et le kiaï libéré fit voler les plus petits débris. Puis il fonca droit sur moi ; durant ce lap de temps, je tentai une nouvelle expérience : j'ouvrit mon esprit pour sentir sa force mais aussi ses pensée. Son premier coup me manqua de peu ; l'aura jaune et insonore me fit glisser vers l'arrière.
A quoi tu joues ? lanca-t-il. Seuls les miens ou de rares personnes sont capables de télépathie.
Je suis en partie de ton espèce, répliquai-je. Et je vais bientôt entrer en guerre contre Dark ; enfin plutôt ceux qui font la guerre entre Dark et Végéta. Reste à savoir si tu es de ceux-là.
Son esprit sembla s'entourer d'une obscurité encore plus sombre que le vide alentour.
Je prendrai le contrôle de la Terre ! hurla-t-il. L'empire de Dark contrôlera toute la galaxie !
La liaison psychique fut rompue et il se précipita sur moi ; je concentrai toute ma force et passai au niveau suivant, de petits éclairs jaunes sortant de mon aura.

Flottant au-dessus du vaisseau, ce fut un enchaînement rapide mais silencieux ; pourtant les bruits de chocs et les flux de nos auras vibrait dans tout mon corps. Gonflé à 100%, le darkien possedait la même force que moi.
*Pour y arriver, je vais devoir utiliser mes plus puissantes attaques.*
Bien plus habitué que moi aux combats spatiaux, le général prit un léger avantage. Profitant d'une faille dans sa garde, j'envoyai un kikoha dans son ventre ; malgré la faiblesse de l'attaque, elle brisa son assaut. Puis filant vers l'arrière pour mettre de la distance, j'envoyai plusieurs salves. Le monstre contra la plupart des boules lumineuses, puis il fit pareil en envoyant des boules de feu. A mon tour je déviai les sphères, mais la plupart s'écrasèrent sur la carlingue de l'appareil.
Ne touche pas à ça ! lacha-t-il en voyant les dégats. Je batirai mon empire grâce aux cyborgs !
Il me fonca dessus ; comprenant l'avantage à utiliser, je me lancai moi aussi. Après quelques parades, je parti vers l'avant du vaisseau, m'élevant un peu de sa surface. Je mis deux doigts sur mon front et chargeai.
*Je dois en faire un maximum !*
Placant ma main en arrière, je visai le pont principal. Le darkien bondit mais il était trop loin.
Makkankosappo !
La lumière jaune aux reflets bleus se divisa en cinq rayons qui perforèrent le cargo de part en part, certains explosant en passant. Une réaction en chaîne détruisit la plupart des sytèmes de proue, faisant éclater les cloisons et les compartiments. Plus loin, le monstre bouillonnait de rage.
Tu mourras pour cet affront, créature ! rugit-il. J'arracherai ta tête comme un trophée !
Je lui foncai dessus à mon tour ; le choc fut rude mais l'on plongea vers le transport en flammes. Nous ripâmes sur le flanc en enfoncant le métal : le bouclier de protection était désactivé. Le général se débatti et s'écarta vivement. Profitant de cette pause, je surveillai son énergie et le vaisseau ; nous étions sur le côté mais celui-ci nous passait lentement au-dessus de la tête (il n'y a pas d'orientation dans l'espace). De plus je sentai la puissance de mon adversaire diminuer.
*Il s'épuise très vite lorsqu'il atteint son maximum.*
Fulminant de colère, le darkien leva une main en un clin d'oeil et tira une salve de rayons.
Rayon de la Mort ! vociféra-t-il. Tu apprendras à craindre mon peuple !
J'esquivai de justesse les premiers ; je vis ensuite deux autres tirs me foncer dessus.
Makkankosappo ! répliquai-je sans charger.
Ces deux salves eurent les même effets qu'un Rayon de la Mort ; ainsi les lasers s'annihilèrent sans effet. Frustré d'avoir raté son attaque, il leva son autre main vers moi sans attendre.
Rayon de Lumière !

La décharge fut sur moi en un instant ; bloquant sa course avec les mains, les décharges commençèrent à me brûler. Je plantai alors mon dard dans la coque, étirant ma queue au maximum (je compris qu'elle était alors capable de s'alonger d'une demi-longueur), je chargeai de l'énergie dans mes paumes ; progressivement je pu réfracter la vague déferlente : l'intensité du rayonnement fit fondre le métal puis traversa le vaisseau de part en part. Cessant son coup, le général de Dark hurla de rage ; sa puissance avait sérieusement diminué.
*Maintenant, je dois contre-attaquer !*
Tandis que je me régénérai, l'énérgie accumulée sortie de mes paumes et prit une forme de disque.
Eh, Bozo, prends ça ! Kienzan !
Les deux scies partirent en édcrivant de larges boucles ; le monstre fit un retourné pour éviter et vit médusé les deux lames traverser les moteurs à l'arrière du cargo. Il eût à peine le temps de se retourner pour voir mon poing : prenant l'avantage, enfin à l'aise dans cet environnement sans gravité, je tournai dans tous les sens. Je plantai alors mon dard comme avant, cette fois dans un circuit d'alimentation à coté d'une porte. Le flux électrique traversa mon corps, augmentant ma force un court instant. D'un coup de poing, je fis passer le darkien à tarvers le sas. L'air sorti par la nouvelle ouverture, en même temps que j'entrai à la suite du monstre.
- Tu me payeras ça, railla-t-il en se levant. Tu vas mourir !
Il me sauta dessus ; mais sa force était retombée. L'enchainement fut en ma faveur ; puis je me contentai ensuite de tirer des kikohas, les plus puissants possibles, faisant exploser les derniers couloirs intacts. Il y avait même encore des mines des soldats terriens.
- Je ne dois pas m'éterniser ici, il faut que je parte. Finissons-en.
Notre combat nous avait amené jusqu'aux salles des machines, l'un des derniers coin à peu près épargné ; la lumière vacillait en même temps que l'air se vidait. Le général, revenu à son état normal, se releva des décombres en titubant. Je commençais moi aussi à manquer d'énergie.
- Tu as osé m'humilier ainsi, cracha-t-il. Je ne voulais pas en arriver là ; mais tu ne me laisses pas le choix !
Cette étrange sensation m'envahi à nouveau : l'implant s'activa, le darkien riant nerveusement ; ses yeux devinrent rouges, les veines saillant sur ses tempes.

Mais l'énergie n'augmenta pas. Avant que la puce ne commence le processus, je m'étais téléporté à côté de lui ; en le tenant par un bras, mon dard avait frappé sa nuque, à la base du cou, juste d'un demi centimètre. Puis je rétractai la lame et d'un tour de reins je l'envoyai dans le décor. Il tenta vainement de bouger ; je mis mes mains sur le côté.
Tu n'est qu'un insecte, souffla-t-il en crachant du sang. Tu ne vaincras jamais Dark !
Je ne cherche pas à détruire Dark, répliquai-je en pensant à Nim. Mais toi, tu es mort ! Kaméhaméha !
La vague énergétique empli toute la salle ; les moteurs se mirent à imploser, la réaction se propagea par les conduites du vaisseau. D'un Kienzan bien placé, je pu sortir en me frayant un chemin pour échapper à la déflagration. Enfin tout l'appareil explosa, jusqu'à l'avant, ne laissant que des débris flottant dans le vide. Avant de repartir vers la station du RR, je vis l'autre épave au loin ; je pensai un moment à Eco.
*Sans son sacrifice, ce cargo se serait échappé ; et le darkien n'aurait pas perdu autant d'énergie.*
Laissant de côté mes souvenirs, je parti le plus vite possible vers l'astéroïde géant, pressé de prendre un senzu et de pouvoir enfin quitter cet endroit.

Après plusieurs minutes, je passai enfin les boucliers atmosphériques, constatant que les tourelles de défenses étaient inactives. Reprenant un métabolisme normal, j'inspirai à pleins poumons.
- Ben l'espace c'est pas évident ...
Je montai à bord de mon vaisseau, qui semblait bien vide à présent ; ramassant le sac de senzu, j'en pris un. Il n'en restait déjà plus que la moitié.
- Mmmh ... j'espère que quatre suffiront pour Kobe et moi. Enfin, on improvisera, comme toujours.
Je pensai un moment au Saïyen, j'avais hâte de combattre à nouveau à ses côtés. Je montai dans le siège de pilotage et activai les commandes ; la porte se ferma derrière la rampe et les pieds se rétractèrent. Puis le vaisseau sorti du hangar.

[Suite dans Base de lancement du RR : Départ de Sérû]

[Terminé. A noter]