Aventure de Kobe et Sérû ; suite des aventures de Sérû

[Suite de Arrivées sur Terre : Arrivée de Sérû]

Je m'arrêtai devant la porte ; je pensai à ce que j'avais vu ou imaginé, lorsque Koluzâ avait failli me tuer.
*Etait-ce vraiment moi ? Avec Natalie ?*
J'observais mes mains, sentant mon flux d'énergie. Il était évident que je n'étais pas resorti indemne de ce combat ; quelque chose avait changé en moi. Je me dis alors que Kobe aussi avait dû progresser. Je frappa à la porte ; j'entendis une personne se lever et approcher.
- Oui ? fit Elise en ouvrant la porte.
- Salut, dis-je simplement.
Elle ouvrit grand la porte, souriante.
- Salut, Sérû, contente de te voir. Viens.
Elle retourna dans la petite maison ; je la suivis tant bien que mal, essayant de ne rien casser avec ma queue et mes ailes. Après l'entrée et un petit salon, il y avait trois autres pièces : deux chambres et une cuisine. Natalie s'y trouvait, occupée à quelque lecture. Elise l'interpela ; elle leva la tête et me vit, un peu perdu dans cette habitation. Elle se leva et s'avanca vers moi, sans rien dire.
- Sérû, mumura-t-elle.
Sa voix était à peine audible ; je ne pu rien répondre. Elle posa sa main sur mon visage, le regard fatigué mais joyeux. Puis elle me prit dans ses bras, incapable de parler.
*Est-ce cela ? Moi, la créature orpheline ; ai-je finalement une mère ?*
Je sentais mon coeur battre, je n'étais pas un simple bloc de cellules uniforme. Et je su à ce moment que j'avais une famille. Je sentis alors un présence puissante, qui me sorti de mes pensées. Je baissai la tête et regardai Natalie ; elle avait les yeux larmoyants mais elle semblait soulagée, heureuse.
- Merci d'être revenu, dit-elle.
- Merci à toi ...
Je me retournai et la porte s'ouvrit.
- Salut ! dis-je enthousiaste.
- Yo ! fit Kobe en me voyant.
Il posa ses affaires et me serra la main ; à ce moment je sentais la même excitation que celle d'un combat.
- J'espère que tu t'es pas trop ramoli pendant ton voyage, continua-t-il, parce qu'on a du boulot !
- Ca a été dure, mais je me sens en pleine forme !
Nous entrâmes donc tous dans la cuisine, afin de raconter les histoires et les découvertes de chacun.

[Suite du 4è Tournoi des Arts Martiaux]

Après quelques minutes de vol, j'atterris devant la petite maison ; il y avait toujours la capsule dépliée derrière. Cela faisait un moment que le tournoi avait pris fin, mais Kobe et moi nous étions attardés, non seulement pour voir la finale mais aussi pour discuter un moment.
*Maintenant il est temps de préciser les choses … Le Ruban Rouge semble ne pas abandonner ses projets ; et si une guerre éclate contre Dark, la Terre n'en sortia pas indemne.*
Je tendis la main pour ouvrir la porte mais me ravisai ; j'avais évolué entre-temps et ce n'était peut-être pas une bonne idée. Je fis alors le tour et rejoignis ma capsule.
- Mouais ben là je suis paumé, marmonai-je en observant la cabine devenue trop petite. Va falloir trouver autre chose …
- Mais on y travaille, intervint Elise.
Elle était assise sur une chaise, à l'arrière de l'habitation ; elle pianotait un ordinateur posé sur ses genoux.
- Vraiment ? fis-je en plaisantant. Et tu m'as reconnu tout de suite ?
- Ce n'est pas difficile, répondit-elle. Même si tu évolues. Quant à ton vaisseau, c'est en cours.
- Quel vaisseau ? lancai-je incrédule. Je crois pas qu'on puisse tirer quelque chose de ce truc !
Je désignai la sphère posée dans les gravats ; elle était à peine suffisante pour Kobe.
- Justement, Natalie s'est dit que tu aurait besoin d'un appareil plus grand si tu veux voyager, expliqua-t-elle. Donc elle essaye de voir ce qu'elle peut trouver.
- Le niveau technologique de la Terre est assez médiocre dans ce domaine, il me semble.
- Pas lorsqu'on travail pour le RR, remarqua-t-elle. Sans compter les nombreux contacts qu'elle avait, cela sera très utile ; comme elle, les experts en spatio-nautique n'appréciaient pas cette organisation. Alors si c'est pour celui qui les a délivré ...

Je restais un moment à regarder l'écran, tandis que les informations techniques s'accumulaient.
- Biologie, génétique, vol spatial ... y'a un truc que tu sais pas faire ? demandai-je en plaisantant.
- La cuisine : je fais toujours tout brûler ...
Elle se leva et m'invita à entrer aussi.
*Merde c'est encore plus petit qu'avant !*
Je touchais presque le plafond ; Elise transfera ses recherches dans un poste fixe, bien plus puissant. Lorsque toutes les données furent compilées, elle chercha le meilleur rapport : une fois trouvé, elle envoya le code à Natalie, quelque part en ville.
- Voilà, fit-elle, avec cet engin, une fois optimisé, tu devrais t'en sortir.
- Merci mais je n'en demandai pas tant ... J'aurais bien pu piquer un zingue au Ruban Rouge.
- Ils t'auraient pisté ; non crois-moi, c'est la meilleure solution.
Pendant quelques heures, nous attendîmes dehors, passant en revue certains détails concernant le RR ; ils auraient sûrement d'autres guerriers puissants. Et faire exploser la station était exclu à cause des habitants et des marchants.

Puis une voiture volante arriva enfin ; Natalie nous rejoignit et raconta sa journée. La véhicule serait prêt dans 3 jours maximum. Après un bref échange, elle m'indiqua où le trouver puis elle entra chez elle. Elise m'invita alors à entrer ; mais sans rien dire, gêné de leur aide inattendu, je décollai et pris la direction de la Tour Karin.
- J'ai un mauvais présentiment, dis-je à mi-voix. Et je n'aime pas ça ...
Je filai à toute allure, en direction de la vaste forêt de l'Ouest. Je pensai alors à Kobe ; il m'avait dis vouloir aller en ville (c'est vrai qu'il passe plus inaperçu que moi), prendre son temps avant de repartir. Il devrait sûrement aller sur Végéta.
*Mais il sait ce qu'il fait. Nos chemins se recroiseront bien assez tôt*
Au loin la longue colonne blanche apparue.

Dès que je fus assez proche, je fis un virage à angle droit, direction le ciel ; il ne me fallut que deux minutes pour atteindre le sommet. Passant par les larges ouvertures latérales, je me posai face au maître chat. Celui-ci se tenait en tailleur, immobile et pensif.
- Bienvenu, dit-il.
- Bonjour Maître, répondis-je en m'asseyant à mon tour.
Après ce vol à toute vitesse, m'assoire ici dans un endroit calme me ferait du bien. Nous restâmes ainsi, s ans dire un mot, pendant de longues minutes. Enfin Karine prit la parole, toujours sans bouger.
- Il y a eu beaucoups de changements depuis ta dernière visite, Sérû. Les choses se sont précipitées après le tournoi on dirait ...
- Oui, malgré toute cette attente lorsqu'il a pris fin, ajoutai-je. Et maintenant le temps me manque.
Le vieux matou releva la tête ; sa présence était apaisante.
- Ne te blame pas, fit-il. Rien ne doit t'être repproché. Après tout, tu as fais ce pourquoi on t'a créé, non ?
- J'ai un mauvais présentiment, mais c'est différent cette fois. C'est plus diffus. Pourtant avant le tournoi, je me sentais bien ici, avec Kobe et les autres ...
Le maître se leva et prit son bâton, puis se dirigea vers le bord ; je fis de même en restant en arrière.
- Nul ne sait de quoi est fait l'avenir, continua-t-il sur ce ton mystérieux. Nous ne contrôlons rien à notre histoire car nous n'en sommes que les acteurs. Maintenant, passons à quelque chose de plus concret, fit-il en se tournant vers moi. Tu as évolué : un gain de pouvoir visiblement.
- Oui Maître, surtout dans mes capacités physiques. Mais je pense être encore loin de ma vraie forme. De plus, ma "mère" n'a fait aucune allusion à cet événement.
- Peut-être le savait-elle déjà, remarqua Karine. Cela ne la surprend pas si c'est normal.
- Rien n'est normal chez moi, marmonai-je. Mais elle semble m'éviter, sans parler qu'elle a l'air épuisée ...
*J'ignore ce qu'il risque de se passer si je m'absente longtemps ; mais mon voyage est nécessaire.*
La chat retourna vers le centre de la plate-forme ; je me tournai vers lui, tandis qu'il observait alentour. Puis il revint à moi.
- Tu comptes donc toujours partir ? demanda-t-il.
- Oui, il faut que j'aille sur d'autre mondes. J'ai des questions sans réponses et une guerre qu'il faut tenter d'éviter ...
- ... ou faute de mieux, à préparer.
J'opina, cette idée me fit penser à Kobe. Le soleil descendait au loin, derrière les colines et l'océan ; le matou m'invita à passer la nuit ici, j'acceptai avec soulagement.

Le lendemain, je me levai de bonne heure, avec le soleil ; Karine était en-dessous, à s'occuper des plants de Senzus. Je le rejoignis.
- Je t'en ai mis de côté, dit-il en désignant un petit sac, à peine plus large que ma paume. Mais si tu tiens à voyager longtemps, ce sera juste suffisant pour te nourrir ou pour les cas urgents ...
- Merci, Maître, répondis-je en le prenant. Je le laisserai dans mon vaisseau, comme ça je n'en abuserai pas.
- Bien ! fit-il en reprenant son baton. Remontons, cela suffit pour aujourd'hui, déclara-t-il en observant les pots satisfait.
Nous retournâmes à l'étage, le soleil était encore rasant. Quelque part, loin au-dessus de nos têtes, gravitait la station immense, mi-astéroide mi-base métallique du Ruban Rouge. Karine se tourna vers moi, ses yeux toujours aussi indéchiffrables.
- Lorsque tu reviendras sur Terre, commenca-t-il, et qu'importe le moment car cela n'est pas pressé ; viens me voir, j'aurai une "mission" pour toi.
Et il se détourna, observant l'horizon, comme si j'étais déjà parti. Je ne répondis rien, laissant le vent comme seul orateur. Puis je lancai mon esprit pour distinguer la ville de Natalie, proche de la Capitale du Centre. Enfin je trouvai la bonne direction. J'avancai vers le bord et mis un pied sur la rembarde.
- Alors au revoir, Maître, dis-je en tournant à peine la tête.
D'un bond prodigieux, je m'élancai dans les airs, puis une aura blanche, simple accompagna mon vol supersonique. Sans que je puisse le voir, le maître chat avait pivoté ; il laissa échapper un profond soupir.

Mon vol ne dura pas longtemps et la ville fut bientôt en vue. Je descendis progressivement et arrivai jusqu'à la maison. Observant discretement, je constatai qu'elle était vide.
*Mmmhh ... elles se sont sûrement absentées ...*
Un idée me vint alors que j'examinai mon vaisseau devenu trop petit. N'ayant rien d'autre à faire, je m'envolai à nouveau et pris vers l'Est ; il me fallut un moment pour atteindre les vastes forêt. Plus bas au loin, la Capitale de l'Est, entourée de bois et de champs, scintillait.
- Ca doit être par ici ... marmonai-je.
Cela ne dura que quelques minutes pour retrouver la grotte : celle où je m'étais abrité après mon arrivée sur Terre. Forcément elle me sembla plus petite elle aussi ; au fond, il ne restait qu'une trace ronde, légèrement creusée. La boule orange aux étoiles n'était plus là depuis un bout de temps.
- Bah, ça n'a rien d'étonnant, dis-je à moi-même.
Je resorti et observai alentour un instant ; résolu de repartir, je vis alors dans la rivière attenante une faible lumière dorée. J'y entrai, sans soucis et me penchai pour ramasser l'objet.
- Encore ! m'exclamai-je amusé. Tiens, cette boule a cinq étoiles.
Visiblement il y en avait plusieurs de part le monde. Mais leur utilité restait mystérieuse.
*Par contre je pige pas comment elles se déplacent ; la 3 étoiles aussi était située bizarrement.*
Je posai donc la nouvelle au fond de la grotte puis resorti. Je pris de l'altitude et piquai vers le Nord ; dans une zone plus dégagée mais aussi boisée, j'aperçu les restes d'un véhicule.
- Celle-là aussi je la connais, dis-je en passant la main sur la paroi de métal.
La vielle capsule de sauvetage du RR était toujours là, rouillée et couverte de mousses. Les intempéries ne l'avaient pas épargnée. Restant immobile, les présences senties un peu plus tôt se firent plus proches ; je fis volte-face pour les voir se poser.
- Eh bien, soufflai-je en souriant. J'avais besoin d'un peu d'exercice.
Une douzaine d'hommes portant le logo du RR et des canons lasers se tenaient là, guidés par trois êtres étranges ; ceux-ci n'arboraient qu'une petite insigne.

Je restais là, à fixer mes adversaires, tandis que les soldats réajustaient leurs armes. Les trois "leaders" ne bougeaient pas d'un cil : des Cyborgs. Je me mis bien face à eux, ma queue remuant l'air, mes mains craquant pour s'assouplir. Les soldats me visèrent, les trois androids restèrent de marbre.
- Est-ce bien lui ? demanda le premier cyborg, un jeune homme svelte aux cheveux noirs et courts.
- Aucun doute, répondit le deuxième, un type haut, costaud et chauve.
Le dernier était visiblement une fille, bien que mes sens ne le percoivent pas vraiment ; elle avait des cheveux noirs plus longs. Ils semblaient si jeunes mais je savais qu'au fond ce n'étaient que des machines. Leurs uniformes étaient similaires, une tenue noires, avec quelques plaques blanches et vertes, portant un petit logo RR sur le côté. Ils firent un pas en avant.
- Tu es le Cyborg évadé du projet Cell, commenca le premier android.
- Nous sommes venus pour te détruire, ajouta le second, selon les ordres du commandemant du Ruban Rouge.
- Désolé de vous décevoir, les mecs, fis-je en les coupant, mais c'est fini tout ça ! Et si vous voulez pas finir à la casse, je vous conseil de foutre le camp vite fait.
Les soldats semblèrent apeurés ; la fille cyborg me fixa plus durement. Les deux autres ne réagirent pas.
- Dommage, tu aurais pu nous faciliter la tâche, fit le deuxième.
- Et me laisser crever comme un con ? répliquai-je. Vous n'avez vraiment aucune notion de la vie ...
- Soldats ! lanca le premier en levant la main, éliminez l'ennemi !
Sans hésiter les douze larbins me foncèrent dessus ; seul un resta en retrait, dépourvu d'arme. Un pas de côté, une manchette : un de moins. L'assaut brisé, ils s'arrêtèrent. J'apparu à l'opposé de ma position, et lancai une vague de kikohas : cinq autres y passèrent. Sans utiliser ma queue, je foncai et balayai les 6 restant ; deux m'échappèrent, se placant autour de moi. Il me visèrent et je fis de même en levant les bras.
- Makkankosappo !
Je me relevais, fis quelques pas, face aux quatre guerriers. Les cyborgs n'avaient pas bronché ; le dernier soldat semblait soucieux mais pas impressionné.
- Partez si vous voulez pas finir comme ça, les boites de conserves ne m'intéressent pas !
Cette fois, la fille parut être en colère ; sur un ordre dont le ton était lui aussi énervé, le premier fit signe au dernier soldat.
- Vas-y, lui dit-il. Finissons-en !
*Eh bien, apparemment ces deux là sont émotifs !*
Sans me laisser plus de temps, le soldat bondit ; je resenti cette désagréable sensation lorsque l'énergie augmente de façon artificielle : c'était un humain avec un implant.

Je me mis en garde ; l'humain, qui avait à présent les yeux rouges, me fonca dessus. Son apparence avait changé en quelques secondes : le teint gris et terne, les veines saillant sur son front, des muscles hypertrophiés par l'implant. Il m'asséna un premier coup de poing ; même s'il ne risquait pas de me blesser comme ça, il prendrait des appuis. Et ses coups n'étaient pas à prendre à la légère.
*Surtout qu'il me reste les trois autres ; pas question de perdre de l'énergie !*
Je parai alors l'enchainement qu'il lanca ensuite, évitant les coups de genoux et les manchettes ; profitant d'une ouverture, je fis une rotation sur un pied et l'envoyai valser de l'autre. Repranant ma position, mon ennemi ripa sur la terre meuble puis soudain, sa trajectoire s'inversa : il tentait de placer une contre-attaque.
*On dirait que son énergie est dissociée de ses mouvements ...*
En effet, cela ressemblait à un pantin guidé par une main invisible ; ajouté à son apparence terrifiante, il n'était pas étonnant que le RR se soit intéressé aux implants. De nombreux adversaires avaient dû être perturbés par cet étrange phénomène. Il passa ainsi dans mon dos, à une vitesse qui n'était pas la sienne ; cela aurait pu marcher sur un autre, mais d'un puissant coup de queue dans le torse, je l'envoyai promener. Il se retrouva devant les trois cyborgs.
- Kaméhamé ...
Avant qu'il ait pu préparer une nouvelle attaque, j'apparu à mon tour derrière lui, face au androids. Puis je pivotai avant qu'il ne me contre.
- HA !
La vague déferlente l'emporta ; même blessé, il n'aurait pas laché. Laissant la fumée se dissiper, je me redressai et observai les autres. Seul le garçon sembla surpris ; quant à la fille, il me semblai voir une lueure de crainte. Par contre le grand costaud n'avait aucune expression. Nous restâmes ainsi pendant un moment.

- C'est mon dernier avertissement, dis-je enfin. A moins que vous soyez suicidaires, vous feriez mieux de partir.
Ils reprirent alors leurs humeur d'avant ; ces êtres étaient trop obéissants pour me laisser partir.
- Nous avont ordre de t'éliminer, répéta alors le gros balèze. Inutile de nous en dissuader.
- Tu ne comprends pas, tas de ferraille, coupai-je. Si vous vous entêtez, je devrai vous détruire.
- Et toi tu sembles bien sûr de toi, fit le garçon. Tu ignores qui nous sommes, alors que nous avons les données sur ton type.
Je me détendis, laissant ma queue reposer au sol ; bien que l'affrontement semblait inévitable, je souhaitais quand même l'éviter. Je n'avais effectivement aucune idée de leurs capacités ; mais ma queue me permettait de vaincre n'importe quelle machine.
- Vos infos sont un peu anciennes, répliquai-je, j'ai de nouvelles caractéristiques. Qui que vous soyez, je vous conseil de partir.
- Gardes-toi tes conseils ! lanca alors le garçon, pris de colère. Nos supérieurs nous en donnent assez, sans compter ces vantards d'aliens !
- Silence, Eco-19 ! siffla le balèze, sur un ton trop morne pour être naturel. Nous ne devons rien révéler à l'ennemi.
Visiblement, mon attitude calme devait les surprendre ; d'ailleurs, ils n'étaient pas sûr que ce soit moi lorsqu'ils sont arrivés, c'est le grand qui a confirmé.
*J'y suis ! Celui-là est un vrai robot, alors que les deux autres sont comme Asteras ... Reste à savoir leur niveau.*
Le regard toujours dur et frois, la fille s'était aussi avancée ; à peine deux mètres me séparaient des cyborgs. Trop peu pour anticiper une attaque.
- Sans déconner, les gars, je sais que Dark est derrière tout ça ; oubliez-moi, j'en ai pas après vous ...
- Mais comment ... ? balbutia Eco-19.
Aussi surpris que son homolgue, la fille recula ; mais le grand costaud, répondant sans doute à son programme, lanca son poing sans prévenir. Cette fois, sa force était bien supérieur et je dû esquiver. Tout aussi furtivement, il passa derrière et il s'en fallut de peu pour son coup de pied ; malgré les parades et mes attaques, il n'avait rien. Même les kikohas ne l'amochaient pas. Evitant un autre dégat, je bondis en arrière et lancai mon attaque.
- Makkankosappo !

Cette fois, j'avais produit un rayon fin mais très rapide ; sans chargement, il était cependant dépourvu d'explosion à l'impact. Pourtant, une détonation résonna, accompagnée de fumée et le cyborg chancela. Il se redressa, à peine sonné ; mais depuis son épaule gauche jusqu'au côté de son crâne, le tissu de recouvrement avait sauté, laissant apparaître l'endosquelette métallique. Un piston du cou était perforé : le rayon avait sans doute provoqué une surchauffe à l'intérieur, d'où la petite déflagration.
- Je vois, dis-je à mi-voix. Totalement mécanique.
- Exact, répondit-il. Tes attaques ne peuvent m'endommager d'avantage ; abandonne.
- Pour crever ? répliquai-je. Ta mémoire est défaillante ... Et tes potes, ils sont aussi comme ça ?
- Non, intervînt Eco-19. Nous étions humains avant. Et le RR nous a capturé ; si nous avions le choix, on te ramènerait en vie, ou mieux on partirait ...
L'android apostropha son collègue, sans résultat. Les deux autres semblaient attendre qu'il soit vaincu ; peut-être ne devaient-ils rien faire avant qu'il soit K.O.
*Ils seraient encore plus forts ? Merde ... Et ont-ils un programme aussi pour me détruire ? A moins que je leur montre tout de suite comment ma queue fonctionne.*
Il était évident que le gros balèze ne renoncerait pas ; il se remit en position. Il m'était impossible de sentir sa force pour parer ses mouvements, raison pour laquelle ses coups étaient dangereux.
- Je ne peux compter que sur ma vue, marmonai-je. Je dois utiliser une ouverture et planter mon dard dans ses circuits.
La variation de pression dans l'air fut imperceptible. Une fois de plus, le cyborg sauta vers moi sans prévenir.

Usant de toute ma vitesse, mon poing l'atteignit avant ; cela le perturba un court instant. Je voulu l'attraper pour l'immobiliser et ainsi l'achever, mais là encore il m'eût par surprise : en reculant, il brandit son poing et tout son avant-bras décolla. Le choc était équivalent à un puissant kikoha.
*Merde, je l'ai pas vu venir !*
Me relevant de justesse, l'android réitéra son attaque ; malgré sa célérité, je fis un pas de côté et esquivai. Un bruit suraigue résonna et le bras tomba, tranché en deux. Au ras du sol à ma gauche, mon dard reflétait la lumière comme une épée.
- Qu'est-ce que c'est ? s'exclama Eco-19.
- Ce n'est pas conforme aux données ... articula le robot.
- Je t'avais prévenu, coupai-je.
Et sans attendre, je bondis sur lui ; essayant de se protéger avec son bras gauche, je n'eûs aucun mal à le bloquer ; et d'un mouvement vif, ma queue passa sur ma droite, en l'air et plongea dans le cou de mon ennemi. Quelques éclairs bleus auréolairent le contact, la machine fit quelques mouvements saccadés puis enfin il s'effondra.
- Il l'a battu, souffla Eco-19. Comment a-t-il ... ?
Je me redressai et rétractai mon dard, faisant quelques pas vers les deux derniers cyborgs. La fille semblait apeurée à présent et son homologue avait perdu son assurance. M'approchant encore, ils se mirent tout de même en position de combat. Je m'arrêtai alors à bonne distance et croisai les bras, laissant ma queue reposer par terre.
- Bon, on va peut-être pourvoir discuter maintenant, dis-je simplement.
- Quoi ? répondit le garçon interloqué.
Ils se redressèrent, un peu plus détendus ; mais je n'arrivai toujours pas à savoir ce qu'ils éprouvaient vraiment.
*C'est étrange, je ne resens pas non plus leur force, pourtant j'ai l'impression de sentir leurs présences ...*

Je laissai passer un moment ; ils s'étaient rapprochés et se parlaient à voix basse. L'idée que rien ne se passe comme prévu pour le Ruban Rouge me plaisait ; mais je ne savais pas quoi faire de ces deux cyborgs.
*Je serai peut-être obligé de les détruire ...*
Ils se tournèrent vers moi, sans rien dire. Au fond, je sentais qu'ils étaient prêts à se battre sans en avoir vraiment envie.
- Alors ! commencai-je en décroisant les bras. On parle ou on tappe ? Pas de réponse, on pourrai déjà se présenter : mon nom est Sérû. Et vous ?
- Un cyborg n'a pas de nom, répliqua Eco-19. Tu ne peux pas en avoir un !
- Tu en as bien un, non ? lancai-je.
- C'est mon matricule, dit-il tristement. Un code pour un objet. Et c'est comme ça pour tous les androids.
- Je suis sûr que ça signifie plus que ça, ajoutai-je. Et Cell lui-même a un nom avant d'exister ; et toi, fis-je à la fille, c'est quoi ?
Elle resta muette, fixant le sol. Eco-19 voulu poser une main sur son épaule, mais se ravisa. Il me regarda un instant, pensif.
- C'est Nim-34, dit-il enfin, ma soeur.
- D'accord ; et vous comptez me détruire ou pas ?
Ma question les laissa pantoi ; ils n'avaient sons-doute pas envisagé cette hypothèse. Par conséquent, mes suppositions se révélaient justes.
- On ne sait pas quoi faire, répondit Eco-19. A vrai dire, nos ordres étaient de suivre l'autre android et de te liquider. Et si il était détruit, on devait nous défendre. Mais tu ne nous attaques pas, donc ...
- Je vais vous dire ce que je vais faire, dis-je en m'approchant. Je vais prendre un vaisseau, aller là-haut, leur casser la gueule et partir ensuite dans la galaxie. Quant à vous, c'est votre problème, pas le mien.
Je fis demi-tour et parti en marchant ; ils chuchotèrent entre eux et le garçon m'interpela.
- Je te propose un truc, dit-il en serrant les poings. Je suis un esclave au RR et j'ai pas le choix ; si tu pars sans t'occuper de nous, ils viendront, ils apprendront la vérité et ils nous détruiront. Je veux pas voir ma soeur mourir, alors je vais me battre contre toi !

*Houlà, je m'attendais pas à ça ...*
- Et pourquoi faire ? lancai-je intéressé. La boite de conserve c'était pas suffisant ?
La fille s'avanca à son tour, à côté de son frère. Ils se ressemblaient vraiment.
- Tu pourrais avoir eû de la chance, dit-elle alors, donc nous allons nous battre. On te propose un marché : si tu nous bats, c'est que t'es assez fort et on vient avec toi. Si on te bat, on sera pas détruits et on t'aura capturé.
- Et pourquoi cette offre ? demandai-je. Qui me dit que vous ne me trahîrez pas plus tard ?
- Nous haïssons ceux qui nous ont fait ça, expliqua Eco-19. Nous sommes rares à pouvoir décider de nos actes ; et pas les plus forts. Et puis si tu nous bats, tu n'auras rien à craindre de nous.
Je pris un temps pour réfléchir ; mais la situation était tendue : je ne pouvais pas fuir facilement et les soldats du RR finiraient par se pointer. Ils voulaient se battre pour être sûr ... sûr que je puisse les aider. Après tout je n'avais rien à perdre, le cyborg avait raison. Et de l'aide dans la base serait la bienvenue.
*Après tout, j'ai déjà aidé un autre android. Ils sont juste enchaînés par leur condition.*
Sachant que tout ennemi en moins au Ruban Rouge serait un allié de plus contre Dark, je fis quelques pas pour gagner un peu de temps. Cependant ma décision était déjà prise : je devais les vaincre, pour m'en sortir vite et obtenir leur confiance. Je me tournai vers eux ; ils n'avaient pas bougé. Cette attitude devait être étrange pour quelqu'un qui ne soit pas habitué. Qu'à cela ne tienne : ce serait donc un entraînement pour savoir comment combattre d'autres cyborgs qui seraient hostiles. Je me mis en position de combat ; contre deux ennemis, j'optai pour ma tactique de défense, utilisant ma queue comme troisième membre. Ils se regardèrent, parurent satisfaits et se mirent aussi en position, tout en souriant.
- Très bien, dis-je lentement en souriant à mon tour. Voyons si je suis un insecte ...

Leur posture était identique ; visiblement ces deux-là étaient bien rôdés dans le combat en équipe.
- C'est pas mon jour, marmonai-je. Heureusement que je me suis rechargé avec l'autre ...
*Le problème c'est que je vais quand même devoir speeder, avec le RR qui approche ; en plus je dois pas les tuer ... misère de misère.*
Nous restâmes un moment à nous observer ; mais comme ils étaient deux, je ne devais pas leur laisser l'avantage. Tôt ou tard, j'allais être obligé de me défendre. Au moment où ils semblaient partir, je pris mon envol et leur fonçai droit dessus. M'évitant, ils se séparèrent chacun d'un côté : un tactique pour encercler l'ennemi et le prendre en étau.
*Pas avec moi !*
Je me téléportai derrière Eco-19 ; tous deux furent surpris. On effectua un enchaînement jusqu'à ce que Nim-34 nous rejoigne. Comme ils savaient pour ma queue, ils restaient bien à l'écart ; mais cet avantage ne durerait pas. Je me dégageai avec difficulté de leur étreinte et montai dans les airs tout en lancant des kikohas ; j'esquivai ensuite quelques boules de feu qu'ils me renvoyèrent à travers le nuage de fumée. Lorsque la poussière retomba, ils semblaient touché, mais cela n'était que superficiel : ils n'avaient presque rien.
- Ils sont à peine essouflés, murmurai-je. Ils ne se fatiguent pas et leur énergie est continue.
Ils se dirigèrent vers moi : leur présence était quasi invisible ; pourtant je sentai de quel côté ils se trouvaient. Brisant leur montée avec de nouveaux kikohas, j'apparu cette fois entre eux ; même moi j'étais plus rapide. En deux coups, ils furent écartés. Ne m'arrêtant pas là, je saisis Nim par le cou grâce à ma queue et combattai Eco ; un revers, un coup de pied et il s'écrasa au sol. Effectuant une culbute, Nim lui atterrit dessus avant qu'elle ne se dégage.

*Eh ben, Kobe aurait fait le ménage plus vite ...*
- Pas mal votre combinaison, lancai-je d'en haut. Votre problème c'est pas la technique ...
- Attends voir, fit Eco en se levant, pressé d'y retourner.
- Mais votre duo ne s'adapte pas à un adversaire plus rapide, ajoutai-je à côté d'eux.
A nouveau, l'effet de surprise joua pour moi : d'un puissant coup de pied circulaire, Eco vola plus loin ; je parai quelques coups de Nim puis lancai un balayage. Je mis mes mains sur le côté, disparu lorsque Eco allait me toucher, puis j'apparu à quelques pas.
- Kaméhaméha !
La vague déferlente, rapide et peu chargée, emporta le cyborg et explosa quelques mètres plus loin. Cette fois Nim me bondit dessus avant que je reprenne ma garde ; j'encaissai et lui attrapai un poignet avec ma queue. Ensuite grâce à mes deux mains restées libres, je l'empoignai par les bras, dans son dos. Eco était déjà là, je fis volte-face et éjectai sa soeur, qu'il ne pu éviter. Ils étaient à nouveau par terre.
- Ah, dis-je satisfait. Cette fois vous êtes essouflés.
Eco me sourit ; il avait compris que ma force était supérieur à ce qu'on leur avait dit. Cette idée me resta un instant dans la tête. Mon regard devient soudain dur et je mis deux doigts sur mon front.
- Attends, fit le cyborg en voyant la charge. Qu'est-ce que tu fais ?
- Arrêtes ! lanca Nim encore au sol.
- Makkankosappo !

Le rayon en spirale passa juste au-dessus d'eux ; il perfora l'épave de la capsule, qui explosa. Une autre explosion s'y ajouta et des débris de métaux tombèrent autour de nous. Les deux androids se relevèrent, et observèrent les pièces, médusés. Il reconnurent les restes d'un droid espion, du Ruban Rouge bien sûr.
- Mais, balbutia Eco, à quoi ça rime ?
- On vous a condamné, dis-je simplement.
- Quoi ? Comment ont-ils su ? Eco et moi n'avons jamais ...
Je fis quelques pas et examinai une pièce calcinée. Ces êtres répugnants n'hésitaient pas à sacrifier les leurs. Et tout devint limpide : ils ignoraient ma puissance car on leur avait menti. Ils n'étaient que des pions.
- Le combat est terminé ; le RR a prévu dès le début de vous détruire.
- Quoi ? Mais pourquoi ? Attends ! Bon viens Nim, on va avec lui.
Ils me rattrapèrent tandis que je partai en courant. Lorsqu'on fut assez loin, je m'arrêtai. J'avais bien senti quelque chose durant notre combat : c'était la même sensation lorsque Koluzâ s'était pointé sur Terre. Eco me demanda à nouveau d'expliquer ; nous n'étions plus à quelques minutes.
- Votre but était de me localiser ; pas de me battre. Ils se doutaient bien que le robot ne ferait pas le poids, il avait sans doute un mécanisme pour les informer. De même, ils savaient que vous chercheriez à partir ...
- Enfin, ça n'a pas de sens, intervint Eco.
- Au contraire, ajoutai-je. Ils ont tout prévu depuis le tournoi. Et je pense que c'est pas un nabot qu'est venu.
- Comment ça ? fit Nim. Qui est là ?
Je levai les yeux vers le ciel ; cette présence était aussi maléfique que les autres. Ils m'avaient coincé, encore une fois. Je jurai contre ma bêtise.
- C'est un Darkien, dis-je à mi-voix. Il est là pour moi et ne sera sans doute pas seul.

Je restai un instant les yeux levés à observer le ciel. Sa force de combat était à peine perceptible ; ce Darkien m'avait envoyé un message de bienvenue.
- Et il est pas question de le décevoir, dis-je en souriant.
- Quoi ? fit Eco, complètement perdu.
Je leur expliquai alors mon intention d'aller là-haut, de les voir et de botter le train à cet alien.
- Mais c'est de la folie ! s'exclama Nim. Tu peux te faire tuer.
- On m'a concu pour me battre, je vous rappel. Quelque soit mon adversaire, j'ai toujours un avantage tactique. A moins qu'il soit vraiment surpuissant mais ce ne semble pas être le cas ...
- Si tu dis vrai, comment on fait nous ? intervint Eco.
Sa question était juste ; ils seraient vite retrouvés à cause de leur état de cyborg. Et pas question de les amener chez Natalie, qui se cachait alors du RR. Je leur proposai de se jeter dans la gueule du loup : avec ma présence ils ne seraient que superflus pour les soldats.
- Je vois pas pourquoi ils nous laisseraient tranquils, commenta Eco.
- C'est vrai, ajouta Nim, ils nous traquent.
- Non, vous n'êtes que des appâts, en fait ils pensent vous sacrifier. Mais si vous rentrez avec moi, ils n'auront rien à vous repprocher. Ils veulent me voir, il me verront.
Je leur fis signe de me suivre, expliquant peu à peu le reste de mon plan. Notre prochaine destination était mon vaisseau ...
*J'espère qu'il n'y aura pas trop d'imprévu ; mais bon, c'est sur ça que ça va se jouer.*

Après avoir parcouru une bonne distance à pied, nous nous envolâmes vers la ville. Le hangar caché était un peu plus au Sud, dans une zone peu fréquentée ; les paroles d'Elise me revinrent en tête.
*Natalie se conduit étrangement depuis un moment, mais Elise ne s'en souci pas ; je pense que c'est le fait de devoir se cacher ...*
Je constatai à l'évidence que j'étais bien plus rapide que les Cyborgs ; les dirigeants du Ruban Rouge les prenaient vraiment pour des jouets remplacables. Ils n'avaient sans doute pas conscience qu'il existait des ennemis bien plus forts.
- Mais comment comptes-tu nous faire entrer là-haut ? demanda Eco. Ils t'abatteront dès qu'ils te détecteront et nous avec.
- C'est toi qui vas nous y conduire, répliquai-je. D'une part, tu diras que tu m'as capturé. De plus, il me semble que ta soeur était plutôt discrète : avec elle j'aurai un avantage de surprise encore plus important.
- Je ne vois pas comment je ferai ça, fit Nim. Je suis moins forte que mon frère.
- Ne vous inquiétez pas, je vous expliquerez tout en route.
Nous arrivâmes en vue de la cité ; nous tournâmes donc vers le bas, jusqu'à une vieille mine abandonnée. L'endroit parfait pour y dissimuler un gros truc. Cherchant l'entrée que l'on m'avait indiqué, nous nous posâmes au fond d'un canyon. L'endroit état désert et il n'y avait que le bruit du vent au fond de la crevasse ; nous marchâmes le temps de trouver une entrée qui ne soit pas condamnée.
- Je crois que c'est là, fit Eco en désignant l'ouverture. Ca à l'air récent.
- On dirait bien, dis-je. Mais restez tout de même sur vos gardes ...

Nous pénétrâmes dans le tunnel sombre ; l'atmosphère devint rapidement froide et humide. Après plusieurs cul-de-sacs nous débouchâmes enfin sur une vaste caverne : un appareil sous un grand voile y était entreposé. Au-dessus, le plafond de métal luisait encore. Cet aménagement avait peu servi et n'avait peut-être qu'un an.
*Cette planque date-t-elle d'avant mon arrivée ?*
Nim s'approcha d'un vaste panneau de contrôle, sur le côté ; elle activa les commandes et la lumière artificielle illumina l'endroit. Il y avait quelques infiltrations d'eau sur les parois. Derrière le véhicule, d'autres galeries s'étendaient dans les ténèbres.
- Faut déjà enlever cette bache, remarqua Eco.
- Exact, répondis-je. Voyons ce que ce coucou a dans le ventre ...
Alors que nous allions détacher les liens, une présence se fit soudainement sentir.
- Quoi déjà ? lanca Eco amusé. Ils savent où on est ?
- Non ça m'étonne d'ailleurs, fis-je en levant la main. Mais une baston ici risquerait d'endommager le vaisseau.
- Alors on doit faire vite, ajouta Nim.
Ils se mirent en position à côté. Une silhouette encapuchonnée se dessina tandis que de l'énergie s'accumulait dans ma paume. L'idée que je devais trouver une nouvelle technique se fit plus nette.
*Bah on fera encore sans cette fois ...*

L'étranger sorti de l'ombre, toujours sous sa grande cape. Je perçu alors sa présence, qui me sembla soudainement familière. J'abaissai mon bras et fis un signe aux deux autres.
- C'est bon, leur dis-je. Y'a pas de soucis ... Elise, qu'est-ce que tu fais là ?
- Je savais que tu partirais vite alors je suis venue directement, lanca-t-elle.
Elle me prit par le bras sans attendre et m'éloigna dans un coin ; je lancai un regard à Eco qui emmena Nim s'occuper du vaisseau.
*Je ne l'ai pas reconnue au début, je ne me l'explique pas.*
- Qu'est-ce qu'il y a ? fis-je excédé. Pourquoi tout ça ?
- Je sais que c'est pas le moment, mais il fallait que je te parle ; voilà, tu as sans doute vu que Natalie est un peu différente depuis quelques temps ...
- Différente ? étouffai-je. Tu veux dire bizarre ! Elle m'évite et elle semble souffrante ...
- Je sais, calme-toi, chuchota la jeune fille. Mais sache que c'est simplement parce qu'elle se fait du soucis pour toi. En fait depuis que tu as détruit Cell, elle ignore comment tu vas évoluer. Elle a peur que tu devienne un combattant assoiffé de sang ou un truc du genre.
Je soupirai ; ce n'était donc que ça. J'aurais cru à une mauvaise nouvelle.
- Ecoute, je comprends ; mais j'ai des choses à faire ; régler le problème du Ruban Rouge une fois pour toute et aller sur Namek. Après je reviens et y'aura pas d'ennuis. Et puis je dois aider les cyborgs.
Elle opina de la tête, à peine rassurée. J'avais moi aussi cette étrange sensation qu'il allait arriver quelque chose d'important. Cependant je devais agir et mentionner la guerre de Dark était stupide : ça ne regardait que moi et Kobe me préviendrait. Elise semblait sur le point d'éclater en sanglots tandis que j'observais mes nouveaux compagons de voyage ; elle se jeta dans mes bras, incapable d'ajouter un mot. Elle murmura un "merci" puis parti vers la sortie, elle remit sa capuche et passa dans le couloir de la grotte. A nouveau sa présence devint floue, puis disparue comme elle était arrivée.
- Sérû ! me lanca Eco. Viens voir !
- J'arrive, répondis-je, toujours perdu dans mes pensées.
La bache retirée, le vaisseau étincelait.

Le véhicule se composait en trois parties : une centrale principale et deux latérales symétriques.
La première comportait les principaux constituants ; à l'arrière et en bas, il y avait une courte rampe d'accès, puis venait le gros du module : un couloir entouré de petites soutes. Le segment suivant isolé par une porte menait à une cabine verticale. En bas, deux sièges passagers et du matériel divers ; un étroit escalier sur la droite menait au poste de pilotage. Une grande verrière donnait la vue sur l'avant. Derrière mon siège, dans le prolongement, le moteur primaire dont la tuyère sortait au-dessus et en retrait du sas d'entrée. Enfin les quatre trains d'atterrissage sortaient du ventre de l'appareil.
Les parties latérales formaient grossièrement des ailes : elles s'inséraient sur les 2/3 avants et presque toute la hauteur. Cependant elles s'affinaient rapidement vers le haut, tandis que leur longueur diminuait pour former une pointe. A la moitié, il y avait un réacteur d'appoint, permettant un vol plus précis ; entre eux et la coque, se trouvaient les canons légers (le reste de l'armement, outre les boucliers et autres détécteurs, étaient composés de lance-missiles sur les flancs, en bas et en arrière des ailes et d'un double canon lourd sur le haut). Ainsi le cockpit n'était pas gêné du fait de sa hauteur. Pour finir, il y avait une ailette à l'arrière supérieur, au dessus de la tuyère principale.
Il arborait un bleu-gris ponctué de lignes bleues foncées et noires ; les commandes étaient particulièrement adaptées à ma morphologie et ressemblaient à celles de ma capsule.

- Alors ? me lanca Eco. T'en penses quoi ? Je trouve qu'il a de la gueule ...
- Ouais, ajouta Nim enthousiaste. Mais faudrait revoir la déco.
- Il est fantastique ! dis-je plus pour moi-même. Je pouvais pas demander mieux.
On inspecta pendant un moment les recoins puis nous nous decidâmes à partir ; ils s'installèrent aux sièges passagers tandis que je pris place aux commandes. Lorsque les moteurs vombrirent et que la rampe se rétracta, je resenti une certaine émotion ; mais ma mission me revint en tête : on allait pas rigoler là-haut et je devais rester concentré.
- Vous êtes prêts en bas ? fis-je.
- On y va, me répondit Eco, le ton sûr.
Le vaisseau s'ébranla et monta de quelques mètres, les trains de rétractèrent et les portes du hangar cachées dans la roche s'ouvrirent ; les tuyères poussèrent et l'on sorti enfin. Il faisait quasiment nuit au-dehors. Lorsque le vaisseau pivota dans le canyon, je cru apercevoir une silhouette mais elle disparu aussitôt. Puis nous avançâmes dans le ravin pour quitter la Terre.

[Terminé. A noter.]

[Suite dans Base de lancement sur Terre : Départ de Sérû]