Aventure de Kobe

J'étais donc de retour sur Végéta, 17 ans après mon départ. Je sortis du spatioport où ma capsule était posée, puis je me dirigeai vers le centre de la ville. C'était étrange : je croisais plein de Saïyens, des combattants en armure, des femmes, des enfants, tous avec des queues de singe. Ils me regardaient bizarrement, à cause ma tenue très terrienne, sans doute. Après un moment, je me rendis compte que je ne me rappelais de rien. Je ne connaissais pas la ville, ni mon nom, et je ne savais pas comment s'appelaient mes parents, si toutefois ils vivaient encore ici. Je décidai donc de me renseigner : j'interpellai un homme dans le rue.
- Excusez-moi, vous savez si il existe un centre d'archives ou de renseignements, ici ?
- Quelle est ta force ?
- Pardon ?
- Je ne te donnerai ce renseignement que si ta force est plus grande que la mienne, grogna-t-il en sortant un détecteur.
- Ben... Je n'en sais rien...
- Ridicule, dit-il avec un sourire méprisant après m'avoir évalué. Tu es nul, tu ne peux pas être un vrai Saïyen !
- J'ai appris à cacher ma force, dis-je pour me défendre.
- Prouve-le.
Je n'aimais pas trop l'idée d'attirer tout de suite l'attention sur moi, mais je n'avais pas le choix : cet abruti ne voulait rien savoir. Je fis donc augmenter ma force progressivement. Son détecteur bipait de plus en plus vite, et je vis ses yeux s'écarquiller. Il me fit signe d'arrêter et me donna l'information que je cherchais en s'excusant, puis il partit à toutes jambes. Les gens autour de moi me regardaient, mais je sentais du respect.
*Bizarre, ce type...*
Je me dirigeai ensuite vers le lieu que l'homme m'avait indiqué. J'entrai dans le bâtiment, et repérai un étage « Généalogie ». Je m'y rendis donc, et arrivai dans une salle remplie d'ordinateurs. Je me dirigeai vers l'un d'eux, et commençai une recherche à partir de mon prénom. Je n'obtins qu'un résultat pour « Kobe » : mon arbre généalogique s'afficha alors. Mon père s'appelait Phitack, mais d'après l'arbre, il était mort au combat 11 ans auparavant. Ma mère s'appelait Delima. Elle était toujours en vie et l'ordinateur me donna son adresse. Je m'apprêtai à partir lorsque je remarquai un nom à côté du mien : celui de mon frère. D'après les informations, il avait 4 ans de moins que moi s'appelait...Darkos !
*Darkos... Mais c'est le Saïyen que j'ai rencontré sur Terre ! C'est impossible !*
Ça faisait beaucoup d'informations à digérer en même temps. Je sortis du bâtiment, légèrement hébété, puis je me dirigeai vers l'endroit où ma mère était censée habiter...

[A suivre]

J'arrivai chez elle à la tombée de la nuit. Elle habitait une maison immense, hors de la ville, dans un quartier qui semblait très riche. J'arrivai devant la porte, et je tentais de sentir sa présence. Elle était bien là, seule. Je toquai timidement à la porte, et attendit. Elle ouvrit et apparut dans l'embrasure. Elle semblait triste et fatiguée, et me regarda avec étonnement.
- Bonsoir, je cherche Delima...
- C'est moi, dit-elle en fronçant les sourcils. Qui êtes-vous ? En quoi puis-je vous aider ?
- Je m'appelle Kobe, dis-je en la regardant dans les yeux. Je cherche ma mère.
- Kobe ? souffla-t-elle. C'est bien toi ?
J'acquiesçai d'un mouvement de tête. Elle poussa un cri et me prit dans ses bras, les larmes aux yeux. Alors qu'elle me serrait contre elle, je sentis, au fond de moi, qu'elle était bien ma mère. Son aura était tellement familière...
Elle me fit entrer, et m'asseoir à la cuisine. Elle s'assit en face de moi.
- Comment m'as-tu retrouvée ?
- Je suis allé aux Archives...
- Où as-tu vécu toutes ces années ?
- Sur Yardrat pendant 17 ans, et sur Terre ces derniers mois. Aux Archives, j'ai appris que mon père est mort et que j'ai un frère nommé Darkos...
- Oui, dit-elle, mais je n'ai pas de nouvelles de lui depuis qu'il a été envoyé sur Terre.
- J'ai rencontré un Darkos sur Terre... Et je crois bien que c'était lui.
Elle ouvrit de grands yeux, puis de nouvelles larmes apparurent.
- Oh, je suis si contente ! Mes deux fils sont vivants ! Et tu es si grand, si fort ! Ton père aurait été fier de toi...
- Pourquoi est-il mort ? demandais-je sans avoir pu m'en empêcher.
- Il s'est fait tuer par un commando de la planète Dark, il y a plus de 10 ans, dit-elle en baissant les yeux. Il n'y a pas réellement de guerre entre Végéta et Dark, mais presque. Ton père est mort au début du conflit, et ce n'est pas terminé. D'ailleurs, si ils repèrent ton potentiel, tu risques de te faire recruter.
- Je ne veux pas m'enrôler dans l'armée Saïyenne. Je ne suis pas venu pour ça... Et d'ailleurs, il leur suffirait de recruter Darkos : je crois que c'est le guerrier le plus puissant de l'univers...
Nous passâmes la soirée à parler de tout : de ma vie sur Yardrat, de sa vie sur Végéta, de Darkos, de Sérû aussi, du Tournoi, de Karine... Je tombais de sommeil lorsque des coups retentirent à la porte : ma mère se leva pour aller voir. Puis je l'entendis m'appeler. Quatre guerriers Saïyens se tenaient dans l'entrée, et ma mère me regarda d'un air grave.
- Es-tu bien Kobe ? me demanda l'un des hommes.
- Oui, c'est moi. Que voulez-vous ?
- Un homme est venu nous dire que tu as un potentiel de combat important, mais à te voir, il a dû se tromper. Si tel est le cas, nous voudrions que tu participes au Grand Combat de la Mégalopole.
- C'est quoi ?
- Un tournoi. Il est organisé tous les mois. Le vainqueur a l'immense privilège de rejoindre le Corps d'élite de l'armée Saïyenne.
- D'accord, dis-je après un moment de réflexion. J'y serai.
- Parfait, dit-il. Le tournoi aura lieu dans une semaine. Tu as intérêt à t'entraîner si tu ne veux pas te faire mettre en pièces... HAHAHA.
Lui et ses abrutis repartirent en claquant la porte. Je retournai vers le salon.
- Je croyais que tu ne voulais pas t'enrôler ? me dit ma mère.
- Je n'y vais pas pour leur corps d'élite, j'y vais pour le tournoi. J'ai envie de savoir quel est mon niveau. Sais-tu où je peux m'entraîner ?
- Ton père a fait construire une salle d'entraînement dans la maison. C'était un guerrier très connu, tu sais. Tu pourras t'y entraîner dès demain, mais là, il faut dormir.
- Oui, j'y vais. Bonne nuit.
*Demain commence l'entraînement...*

[Après le Tournoi]

Après le Championnat, je restai chez ma mère pour passer du temps avec elle. Je continuai aussi à utiliser la salle d'entraînement pour me perfectionner. La salle de gravité était très utile, et je ne ressentais pas le besoin de partir : j'avais encore du temps avant de rejoindre Sérû sur Terre.
Les jours et les semaines passaient, mais je n'arrivais toujours pas à développer pleinement ma force. Je me sentais toujours limité, et la multiplication des entraînements n'y changeait rien. J'étais frustré, et pour rajouter à ça, les leaders de l'armée Saïyenne se faisaient de plus en plus agressifs sur le recrutement : ils organisaient un Tournoi quasiment toutes les deux semaines pour enrôler des guerriers, à cause du conflit grandissant avec Dark. Naturellement, ils me demandaient à chaque fois d'y participer, mais je refusais. Puis ils se mirent à poser des questions sur Darkos, pour savoir où il était, ce qu'il faisait... Je n'en savais rien, mais cet intérêt m'intrigua. Je décidai d'en parler à ma mère.
- Pourquoi s'intéressent-ils tant à Darkos ? lui demandais-je un soir.
- Je pense qu'ils veulent l'engager...
- Je m'en doute bien. Mais pourquoi ?
- Lorsqu'il est né, Darkos avait la force de combat la plus grande jamais vue chez un bébé Saïyen. Et bien sûr, des gens se mirent à dire qu'il était le Super Saïyen Légendaire, ce qui amena l'armée à s'intéresser à lui très tôt. Pour le protéger, pour qu'ils n'en fassent pas une arme, ton père et moi l'avons envoyé loin de Végéta. Peu après, ton père partit pour Dark, et fut tué là-bas.
- Ils vont finir par le retrouver...
- Sûrement, dit ma mère.
*Ils vont avoir du mal à le convaincre, et j'ose même pas imaginer ce qu'il va se passer s'ils utilisent la force...*
J'étais fier de mon petit frère, même si je ne l'avais vu qu'une fois. Je me jurai de le ramener sur Végéta pour qu'il rencontre sa mère.
Près de trois mois après mon arrivée sur Végéta, le conflit entre Dark et Végéta devint plus important. L'armée recrutait n'importe qui, n'importe comment. Toutes les planètes pouvaient devenir le siège de combats. Des informations circulaient sans arrêt sur l'avancée du conflit, qui avait conquis telle planète, ce que faisait l'ennemi... La vie commençait à devenir dure pour moi sur Végéta, car je m'obstinai à ne pas m'engager, ce qui était vu ici comme un sacrilège. Je m'en accommodait tant bien que mal, et continuai à m'entraîner.
Un matin, j'appris qu'un commando de Dark s'était rendu sur Yardrat. J'eus peur pour le peuple qui m'avait adopté, et je partis immédiatement, après avoir promis à ma mère de revenir avec Darkos.

Tu gagnes 2pts partout.

Cool ! Je n'en demandais pas tant...
I love you

Je posais ma capsule près de l’immense maison, et me dirigeai vers la porte. Je frappais quelques coups, et ma mère vint m’ouvrir.
- Kobe ! fit-elle avec un grand sourire. Comment vas-tu ?
Elle me serra fort dans ses bras. C’est vrai que j’étais parti depuis un bon moment…
- Je vais bien, rassure-toi, lui dis-je en la suivant dans le salon. Il m’est arrivé pas mal de choses depuis mon départ…
J’entrepris alors de lui raconter ma mission sur Namek. Elle fut effarée d’apprendre que j’avais à nouveau combattu (et vaincu) un Général de Dark. Je lui parlais ensuite des Dragonballs, tout en lui demandant de ne pas trop ébruiter cette histoire. J’en vins ensuite à mon histoire sur Yardrat, et à mes retrouvailles avec le vieux Yardrat. Puis mon retour sur Terre, ma rencontre avec Natalie Myu, la « mère » de Sérû. Elle s’inquiéta aussi de la présence des guerriers de Dark sur Terre.
- C’est pour ça que je suis revenu, lui dis-je. J’ai besoin de savoir comment tout ce conflit à commencé. C’est toi qui m’as parlé la première fois d’une guerre entre Dark et les Saïyens…
Elle baissa les yeux : elle pensait à mon père, évidemment. Il était mort pour des raisons mystérieuses au début de cette guerre. J’avais tué son meurtrier, le Général Kawer, mais j’étais tellement aveuglé par la colère et obsédé par l’idée de le tuer que je n’avais même pas songé à vérifier ce qu’il m’avait dit sur sa mort…
- Je ne sais pas grand-chose, finit-elle par répondre. La… mort de ton père m’a dévastée, et toi et Darkos étaient loin, je ne savais pas non plus si vous étiez toujours en vie. Je n’ai pas cherché à en savoir plus, je ne voulais pas…
- Je comprends, fis-je doucement en lui prenant la main. Je commencerai par chercher aux Archives, il y a peut-être des indices sur les origines de ce conflit…
- Fais attention, Kobe, m’avertit-elle, il est parfois douloureux de remuer le passé…
- Je sais, dis-je en souriant, mais j’ai besoin de savoir. Le destin de millions de gens en dépend.
Elle se passa une main sur le visage, comme pour effacer les souvenirs que cette discussion avait ramenés à la surface. Elle se leva ensuite.
- Il est temps d’aller dormir, dit-elle, tu iras aux Archives demain.
Elle se dirigea vers la porte, puis s’arrêta.
- Tu m’as dit : « le destin de millions de gens en dépend ». Tu veux donc te battre pour eux ?
- Oui. J’ai les capacités de combattre des guerriers de Dark, c’est mon devoir de protéger ceux qui ne le peuvent pas. Et… j’aime les Terriens, il ne méritent pas de se faire réduire en esclavage par les Darkiens…
Elle eut un faible sourire.
- Tu es vraiment un Saïyen étrange. Ton père serait très fier de toi…

Le lendemain donc, je retrouvai ma mère après une bonne nuit. Nous ne reparlâmes pas de la veille, je me contentais de lui rappeler que j’allais aux Archives. J’étais un peu gêné d’avoir débarqué comme ça et de lui avoir fait revivre des choses qu’elle s’efforçait d’oublier.
- Tu devrais mettre une armure Saïyenne, ta tenue Terrienne va susciter des interrogations. Je vais t’en chercher une…
Habillé comme il le fallait, je sortis de la maison, m’envolai et mis le cap vers le centre de la mégapole, où se trouvait la salle des Archives. Il y avait peu de monde dans les rues, et les rares Saïyens que je voyais se hâtaient, l’air soucieux. La dernière fois, je m’étais fait défier et provoquer dans tous les sens, alors que là, j’aurai pu être à poil, tout le monde s’en foutait.
Arrivé devant l’immeuble où j’avais appris tant de choses sur mon passé, je poussai un soupir en me demandant ce que j’allais encore y trouver, puis entrais.
Le gardien à la guérite leva à peine les yeux, se contentant de hocher la tête à mon passage. Je me dirigeai ensuite vers la salle « Généalogie » : je voulais chercher à partir du nom de mon père, c’était le seul indice que j’avais.
Installé devant un écran, je tapais son nom : Phitack. Une courte biographie apparut, sa date de naissance et celle de sa mort, il y a une douzaine d’années, le nom de ma mère, celui de Darkos et le mien. La cause de son décès renvoyait : « Mort au combat ». Rien d’autre. Pas d’explications.
*Mmmhh, il va falloir chercher ailleurs…*
Je descendais alors d’un niveau pour entrer dans la salle « Histoire de Végéta ». Malgré de nombreuses recherches et du temps passé à fouiller un peu toutes les données, je ne trouvai rien qui indiquât l’origine du conflit. Et je commençais à m’énerver.
- Il n’y a rien ou quoi !? m’exclamais-je à voix haute. A croire que personne ne sait pourquoi Dark et Végéta se battent, alors que l’univers entier en souffre… C’est si évident que ça ?!
Fatigué après avoir regardé des écrans toute la journée, je décidai de m’en aller : je ne trouverai rien ici. Arrivé dehors, je vis que la nuit commençait à tomber, aussi je décidais de rentrer.
Arrivé à la maison de ma mère, j’entrai. Elle n’était pas dans le salon, ni dans la cuisine. Un vague de panique m’envahit au fur et à mesure que je fouillais la maison : j’avais peur que quelque chose ne lui soit arrivé.
Finalement j’entendis une porte s’ouvrir au rez-de-chaussée. En bas en un clin d’œil, je la vis émerger de l’encadrement. Elle avait l’air fatiguée, mais heureuse de me voir. Elle portait des documents sous son bras.
- Tu as trouvé quelque chose aux Archives ?
- Euh, non, fis-je, surpris qu’elle ramène la discussion sur le sujet aussi rapidement. Il n’y a rien, rien du tout.
- A vrai dire, je m’en doutais. Mais je connais quelqu’un qui pourra sûrement te renseigner : c’est l’ancien supérieur de ton père, il le tenait en haute estime. J’ai oublié son nom, alors je suis allée chercher dans les vieux documents de ton père, ajouta-t-elle en tapotant les dossiers.
Bouche bée, je la regardai. Je savais à quelle point ça devait lui coûter de raviver les douleurs du passé, et pourtant, elle l’avait fait pour moi.
- Merci, lui dis-je en lui entourant les épaules d’un bras. Regardons ça…
Nous nous installâmes au salon pour parcourir les documents qu’elle avait retrouvé. Je lisais les documents, sans trop savoir quoi chercher. Il y avait surtout des ordres de mission, des citations, des attestations, des récompenses et ce genre de choses. Après quelques minutes, ma mère poussa une exclamation : elle tenait un papier qui comportait une signature au bas d’un texte.
- C’est lui ! fit-elle. Le colonel Dotaius, c’est ça !
Elle s’interrompit soudain, comme si cela lui rappelait autre chose.
- Quoi ? demandais-je prudemment.
- Je me souviens en avoir entendu parler il y a quelques mois…
- Quoi ? Il est mort ?!
- Non, non, mais il paraît qu’il est devenu un peu fou. Il n’est plus dans l’armée, ajouta-t-elle. J’espère qu’il pourra tout de même te renseigner.
- Moi aussi. J’irai le voir, de toute façon je n’ai rien à perdre. Merci encore !
Elle sourit, puis rassembla les documents.
- Je sais que raviver tout ça ne te fais pas du bien, lui dis-je à voix basse, merci pour ton aide.
- Bah, fit-elle, je me suis dit aujourd’hui que j’avais été stupide, ça fait 12 ans maintenant. Et puis moi aussi j’ai envie de savoir pourquoi Phitack est mort…
Je lui souris à mon tour. Avec un peu de chances, le vieux Dotaius allait pouvoir répondre à mes interrogations et apaiser ma mère…

A mon réveil, je trouvais ma mère déjà très affairée, et l’air un peu tendue.
- J’ai réussi à contacter Dotaius, me dit-elle. Ca n’a pas été facile, il vit complètement coupé du monde maintenant. Mais il a accepté de te rencontrer, seul. Je vais t’indiquer comment te rendre là où il habite.
Elle me montra sur une carte où me rendre, tout en me précisant de faire attention à ne pas être suivi.
- Il est devenu un peu paranoïaque, m’expliqua-t-elle. Mais tu découvriras tout ça par toi-même !
Elle se mordit la lèvre.
- Ca m’embête de te laisser y aller tout seul. Il est un peu… instable il paraît. Fais attention…
- Je me débrouillerai, et je te promets de ne pas faire l’imbécile.
Elle me serra contre elle, puis je quittais la maison et m’envolai vers le lieu où était censé vivre Dotaius.
Il me fallut une bonne heure de vol, loin de la mégapole, pour atteindre son habitation. Il vivait au milieu d’une gigantesque forêt, dans laquelle je me serai perdu sans les indications précises de ma mère. A l’orée d’une clairière, je vis une maison-capsule d’une taille considérable qui trônait à côté d’un petit ruisseau.
Prudemment, je m’avançais. Je restais aux aguets, tous sens en éveil. Non pas que j’avais peur d’être attaqué (j’étais sans doute le guerrier le plus puissant se trouvant sur Végéta à ce moment-là), mais je n’aimais pas trop les mauvaises surprises.
Arrivé à la porte, je frappais. Après quelques secondes, elle s’ouvrit dans un grincement, et une voix me dit d’entrer. Il faisait très sombre dans la maison. Je fis quelques pas, et entrai dans ce que je supposais être un salon.
- Arrête-toi, m’intima soudain une voix grave.
- Où êtes-vous ? Je ne vous vois pas…
- Simple mesure de précaution, répondit la voix. Tu es bien Kobe ?
- Oui, répondis-je, prêt à toute éventualité.
- Tu es en retard, constata la voix. La ponctualité est essentielle chez moi.
Je gardais le silence. Ce cinéma commençait à me gonfler, je n’étais pas venu pour me prêter à toutes les excentricités d’un vieux.
Une lumière s’alluma soudain, et je vis le vieux Dotaius, assis dans un fauteuil en face de moi. Il tenait une sorte de canon, braqué sur moi, et ses yeux m’étudiaient soigneusement. Son visage était labouré de cicatrices, témoins des innombrables combats qu’il avait livrés par le passé.
Je le regardai pendant plusieurs secondes, puis il finit par relever son canon.
- C’est vrai, tu lui ressembles beaucoup. Tu es bien son fils. Assied-toi, dit-il en désignant un fauteuil à côté de moi.
J’obéissais.
- Alors, fit-il en croisant ses mains une fois que je fus assis, il paraît que tu as des questions à me poser ?
- Oui, et j’espère que vous pourrez y répondre.
- Je t’écoute…

Je déglutis, ne sachant pas vraiment par où commencer.
- La guerre contre Dark, finis-je par dire, comment a-t-elle commencé ?
- Que sais-tu là-dessus ?
- Que ça dure depuis une bonne douzaine d’années, mais je ne sais pas ce qui l’a déclenchée…
Il se cala dans son fauteuil, et ferma un instant les yeux, comme pour rassembler ses pensées.
- Commençons par le début, dit-il. Tu sais quelles sont les activités des Saïyens ?
- Oui, nous vendons nos services aux autres peuples…
- C’est un peu plus que ça, dit-il d’une voix basse. Les Saïyens sont les guerriers les plus puissants de l’Univers. Nous sommes faits pour combattre, c’est notre raison de vivre. Nous exterminons des peuples pour permettre à d’autres peuples d’occuper la planète ainsi libérée. Et tu l’as dit, nous sommes payés pour ça.
Il fit une petite pause, puis reprit.
- Il y a une quinzaine d’années, une petite planète nommée Dark fit appel à nos services. Ils souhaitent envahir les planètes situées dans leur système. L’offre était généreuse, et bien sûr, nous acceptâmes. Dark fut tellement satisfait de notre travail qu’elle nous passa d’autres « commandes », sur des planètes plus éloignées.
Il fit une nouvelle pause, le regard perdu dans le lointain.
- Il y eut de nombreux combats, de nombreuses guerres, fit-il, l’œil brillant à l’évocation de ce souvenir. C’était l’âge d’or de Végéta. Nous étions généreusement payés, et nous remportions toutes les batailles. Je dirigeai un commando spécial, où ton père était mon second. C’était un guerrier formidable. On ne nous confiait que des missions dangereuses, lorsque les peuples que nous devions exterminer opposaient une résistance farouche. Mais ils finissaient tous par périr.
J’eus un reniflement de dédain : le ton extatique avec lequel il parlait d’extermination ne me plaisait pas.
- Ne fais pas ton choqué, dit-il en pointant un doigt vers moi. Toi aussi, tu as participé à cette guerre. A cinq ans, on t’a envoyé exterminer les Yardrat. Leur peuple était faible, ça devait être une formalité. Ca ne s’est pas passé comme prévu, mais bon, Dark ne s’intéressait pas trop à cette planète, alors ça n’a eu aucune conséquence fâcheuse.
Je serrai les poings.
- Je ne me souviens pas de cette partie de ma vie, alors ça ne m’intéresse pas. Comment Végéta et Dark en sont venus à entrer en guerre ?
Il se passa un doigt sur les lèvres.
- Les planètes que Dark colonisait grâce à nous leur offraient des ressources en quantité énormes. Leurs revenus étaient gigantesques, et leur appétit de conquête n’allait qu’en s’intensifiant. Mon commando fit un jour une découverte capitale : il devenait clair que le but final de Dark était la conquête totale et absolue de l’Univers. Le peuple Saïyen devenait donc un obstacle à leur domination. Pendant que nous nous battions pour eux, les guerriers Darkiens se multipliaient en prévision d’un événement : l’extermination des Saïyens.
Je le regardai, bouche bée. Les traîtres !
- C’est pour ça que ton père a été tué, souffla-t-il d’un ton douloureux. Dark a eu vent de notre découverte, et pour nous empêcher d’avertir Végéta, ils décidèrent de nous tuer.
Sa mâchoire se crispa : le souvenir de cette trahison semblait encore vif dans son esprit.
- J’ai vu mes hommes se faire tuer l’un après l’autre. Nous n’étions qu’une dizaine dans mon commando, et les Darkiens nous ont attaqués en nombre. A la fin, il ne restait que ton père et moi. Face à la résistance farouche que nous leur offrions, Dark envoya un de ses Généraux, Kawer. Ton père décida de l’affronter seul pour me permettre de m’enfuir et de prévenir Végéta. Bien sûr, c’était du suicide. Il a sacrifié sa vie pour moi et le bien de son peuple.
Il me fixa dans les yeux.
- J’aurai aimé venger la mort de ton père en tuant Kawer de mes mains, mais je n’étais pas assez fort…
- Je m’en suis chargé, dis-je à voix basse.
- Quoi ?! Tu as éliminé Kawer ? Comment ?
- Il est venu attaquer Yardrat. J’ai voulu défendre le peuple qui m’a recueilli. Pendant notre combat, il m’a révélé que c’est lui qui avait tué mon père. Ca n’a fait qu’accentuer ma colère, et j’ai finis par le vaincre.
- Je suis impressionné, fit-il. Battre un Général de Dark en combat singulier est un exploit qu’aucun Saïyen n’avait réussi jusque-là.
- J’en ai vaincu un autre sur Namek. Mais continuez, je vous en prie.
Il avait l’air sincèrement impressionné, et fier aussi.
- Je t’ai connu lorsque tu étais bébé, jamais je n’aurai pensé que tu puisses atteindre ce niveau. C’est vraiment une bonne nouvelle pour le peuple Saïyen. Ton père serait très fier de toi.
Il se reconcentra sur le sujet.
- La guerre traîne, fit-il avec un air satisfait, car Dark a sous-estimé le peuple Saïyen. Notre puissance équilibre le nombre de leurs combattants, et ils n’arrivent pas à prendre le dessus sur nous. Nous leur posons un vrai problème.
- Que s’est-il passé quand vous êtes rentré après la mort de mon père ? Vous avez quitté l’armée ?
Son visage se durcit.
- Personne n’a voulu croire à notre découverte, au projet de Dark. On m’a accusé de trahison, d’espionnage et de folie. Je suis passé en cour martiale, j’ai été déshonoré en public. On m’a radié de l’armée. Ca fait bientôt 12 ans que je suis ici, je ne peux plus paraître en public sans subir des moqueries continues. Bien sûr, quand les intentions de Dark devinrent claires pour tout le monde 4 ans plus tard, Végéta entra en guerre. Mais c’était trop tard, Dark avait eu le temps de rassembler assez de guerriers. Si on m’avait écouté, Dark serait certainement de l’histoire ancienne à l’heure qu’il est.
- Leur invasion de l’Univers continue en parallèle à la guerre contre Végéta, dis-je. Comment est-ce possible ? Ils ont suffisamment de guerriers pour ça ?
Il hocha la tête.
- Dark a volé certaines parcelles de notre technologie et développé ses propres avancées pour pouvoir se battre seul. Leurs guerriers se sont multipliés de façon exponentielle. Mais leur problème principal reste les Saïyens. Si nous tombons, l’Univers est à eux.
Tout se connectait dans mon esprit, c’était clair : les implants, l’invasion du Ruban Roug et le vol de leurs technologies, les cyborgs, tout ça étaient des méthodes qu’ils voulaient utiliser pour détruire Végéta. Et l’invasion continuait : la Terre, Namek, Yadrat et bon nombre d’autres planètes étaient en danger.
- Dark est vraiment devenue puissante, me dit Dotaius d’un ton lourd. La fin de cette guerre est proche, j’ai peur que les Saïyens ne puissent résister longtemps. Il paraît qu’ils cherchent à mettre au point une arme ultime, pour régler définitivement le problème Saïyen. Et que cette arme est bientôt prête…
*Le projet Cell ? Ce serait ça, cette arme ?*
- Une dernière question, demandais-je, connaissez-vous le Ruban Rouge ?
- Non, c’est quoi ? fit-il étonné.
- Rien, ne vous occupez pas de ça. Merci pour le temps que vous m’avez consacré, vous avez éclairé pas mal de choses, dis-je ne me levant.
Il se leva à son tour, et posa une main ridée sur mon épaule.
- Ton père était un ami très cher. Savoir que tu as vengé sa mort est un immense soulagement pour moi. J’ai malgré tout une dette de vie envers lui. Comme je ne peux plus la lui accorder, c’est envers toi que j’ai une dette désormais. A n’importe quel moment, si tu as besoin de moi, dis-le-moi, je te promets de t’aider de quelque manière que ce soit, si maigre ce service soit-il.
- Ce jour pourrait venir plus tôt que vous ne le pensez. Et cette aide sera très certainement précieuse. Merci.
Je pris alors congé, et m’envolai pour raconter à ma mère ce que j’avais appris sur la mort de mon père.

Je rentrais chez moi à toute vitesse, la tête bouillonnant encore des révélations de Dotaius.
Ainsi, Dark et Végéta se battaient depuis plus de 10 ans, alors que le conflit commençait juste à atteindre certaines planètes. Les Saïyens avaient grandement ralenti la progression des Darkiens dans leur plan de conquête de l’Univers. Certes, Végéta avait participé au projet au début, mais maintenant, ils étaient ennemis à part entière. Et le peuple Saïyen constituait un adversaire redoutable. Pour la première fois de ma vie, j’étais fier d’être Saïyen, d’appartenir au premier bastion de la résistance à l’empire Darkien.
Mais d’après Dotaius, le temps jouait contre nous. Dark gagnait en puissance de jour en jour, et le conflit s’étendait à d’autres planètes. Et il y avait cette arme mystérieuse. J’avais pensé au « Projet Cell », mais étais-ce vraiment ça ? Le rôle joué par le Ruban Rouge dans ce conflit me dépassait aussi : je n’avais aucune information là-dessus.
*Il faudra que je retrouve Sérû pour qu’on discute de tout ça. Lui sait plein de choses sur le Ruban Rouge…*
Arrivé chez ma mère, je la trouvais dans le salon, anxieuse au possible. Elle poussa un soupir de soulagement en me voyant.
- Kobe ! Tout va bien ?
- Oui, assurais-je, tout va très bien. Dotaius n’est pas un malade, il est juste un peu parano, mais ça va. Il ne m’a rien fait.
- Tant mieux… Il a pu répondre à tes questions ?
- Oui…
Je lui racontais alors mon entrevue avec Dotaius, relatant les passages sur l’origine du conflit et la mort de mon père. Elle fut très troublée d’apprendre la vérité.
- J’ignorais tout ça, me dit-elle entre deux sanglots. Dotaius m’avait dit que ton père avait été tué par les Darkiens, mais je ne l’avais pas crue : ils étaient nos alliés à l’époque. Je pensais qu’il était devenu fou, comme tout le monde le disait. Je croyais qu’il avait été tué lors d’une mission pour Dark…
- Tout le monde le pensait, lui dis-je en la serrant contre moi. Mais je pense que Dotaius n’a pas menti : il tenait beaucoup à Phitack. Sa mort l’a vraiment dévasté.
Elle hocha la tête, incapable de parler. C’est elle qui ma l’avait dit : remuer le passé peut parfois raviver des souvenirs douloureux. Mais pour moi, c’était un mal nécessaire pour elle de savoir que son mari était mort pour sauver son peuple et sa planète.
Je détaillais aussi les avertissements de Dotaius, et son serment qu’il m’avait fait.
- Que comptes-tu faire, maintenant ? me demanda-t-elle une fois mon récit terminé.
- Me battre, dis-je simplement. Mon père est mort en héros au début de ce conflit, tué par Dark. Je vais me battre contre Dark à mon tour.
Elle eut l’air effrayée, mais ne dit rien.
- Je dois avant tout retrouver Sérû pour apprendre plus de choses sur le Ruban Rouge. Le temps nous est compté.
- Oui, dit-elle.
Ce que je ne lui avais pas dit (elle m’aurait tué), c’était que je comptais me rendre sur Dark si je ne retrouvais pas Sérû rapidement. Cette arme anti-Saïyen me préoccupait, et elle devait sûrement se trouver à l’abri sur Dark.
La perspective de me retrouver au cœur même de l’empire me faisait froid dans le dos, mais je ne voyais pas d’autre endroit où elle pouvait être, si toutefois elle existait. J’espérais quand même ne pas être obligé d’y aller…
- Oh, avant que j’oublie, dit-elle, me tirant de mes rêveries. Un message est arrivé à ta capsule pendant ton absence…
- Ah bon, fis-je, étonné. Je vais voir.
Sortant de la maison, je me demandais qui pouvait bien chercher à me contacter.
*Sérû, sûrement…*
Je m’assis dans le siège et écoutais le message audio. J’eus un sursaut en reconnaissant la voix. C’était Elise.
« Bonjour Kobe. J’espère que tu auras ce message rapidement. Il y a une demi-heure, le chat blanc avec une canne qui nous avait apporté les haricots bizarres avant le Tournoi est venu nous voir. Il te cherche, et veut te voir le plus rapidement possible. Il t’attend sur Terre. Il ne nous a pas dit pourquoi. A bientôt. »
Je fronçais les sourcils. Pourquoi Karin voulait-il me voir aussi rapidement ? Cela concernait-il Sérû ?
De retour dans la maison, je rassemblais rapidement mes affaires, tout en expliquant à ma mère les raisons de mon départ précipité. Sur le pas de la porte, elle me serra contre elle, l’air dévastée. J’avais la désagréable impression de voire une mère faisant ses adieux à un fils allant à la guerre pour y mourir.
- Je reviendrai, je te le promets, lui dis-je avant de me dégager.
Elle hocha la tête, et me regarda m’éloigner vers ma capsule en s’essuyant les yeux.

[Terminé, suite dans Base de lancement de Végéta]

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